La Commission européenne s'est inquiétée jeudi de l'extrême faiblesse des budgets consacrés aux nouvelles technologies énergétiques, au moment où l'UE s'est fixé un objectif ambitieux à l'horizon 2020 de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les budgets publics et privés consacrés à la recherche sur l'énergie dans l'UE avaient atteint des sommets dans les années 80, à la suite de la flambée des prix énergétiques.
Aujourd'hui, ces budgets s'avèrent quatre fois inférieurs, les nouvelles technologies énergétiques étant généralement plus coûteuses et donc dénuées d'avantages à court terme, a souligné Bruxelles en présentant un plan stratégique sur cette question jeudi.
En mars, les dirigeants européens s'étaient mis d'accord pour réduire les émissions de l'UE d'au moins 20% en 2020 par rapport à 1990.
A cette date, les énergies renouvelables devront représenter 20% de la consommation énergétique de l'UE et les bio-carburants devront totaliser au moins 10% de la consommation totale d'essence et de gazole dans les transports.
Or, "la maîtrise des technologies est une condition essentielle pour atteindre ces objectifs", souligne la Commission.
"Si nous nous laissons distancer dans la compétition mondiale, de plus en plus disputée, pour la conquête des marchés des technologies à faible intensité carbonique, nous risquons de devoir recourir à des technologies importées pour atteindre nos objectifs", a plaidé jeudi le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs.
Pour son confrère Janez Potocnik, commissaire en charge de la Science et de la Recherche, "nous avons la chance d'occuper le premier rang mondial dans le domaine des technologies à faible intensité carbonique, mais si l'Europe n'unit pas ses efforts plus efficacement, nous allons gâcher cette occasion et les retombées économiques".
Bruxelles a énuméré les défis des 10 prochaines années pour atteindre les objectifs de 2020: rendre les biocarburants de la deuxième génération concurrentiels, permettre l'utilisation commerciale des technologies de stockage du CO2, doubler la capacité de production des grandes éoliennes.
A plus long terme, la Commission appelle aussi à la mise au point de la nouvelle génération de réacteurs à fission.
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