Prévu par la loi Grenelle 1 d'août 2009 dans son article 42, ce plan est attendu pour mai 2011. Il devrait comporter un volet énergie assez important, au regard
de ce qui est remonté de la consultation publique organisée sur Internet et en régions entre mi-septembre et mi-octobre. Cette consultation avait pour base un rapport de 202 recommandations élaboré par des groupes nationaux, et finalisé le 15 juin dernier. " L'énergie
est le thème qui a sollicité le plus de commentaires, devant l'eau et la biodiversité", a indiqué Pierre-Franck Chevet, directeur général de l'énergie et du climat
au ministère. La proposition d'engager une réflexion sur l'adaptation des rythmes de travail prenant en compte le changement climatique, par exemple, pose la question d'un éventuel déplacement de la pointe de consommation électrique de fin de journée l'été : si l'employé de 2050 travaille moins en début d'après-midi et plus le soir, pour échapper à la chaleur, le pic se déclenchera plus tard. A charge pour les réseaux de s'adapter.
Baisse de la consommation énergétique en hiver, hausse en été
Mais comme l'a montré le rapport du 15 juin, et notamment le groupe 2 - qui couvrait notamment l'énergie - du climatologue Jean Jouzel, les effets du réchauffement climatique, que la communauté internationale espère contenir à 2 °C d'ici 2050, sont difficiles à identifier en termes de consommation énergétique, car ils sont contradictoires. En effet, la hausse moyenne des
températures risque de réduire les besoins de chauffage, mais en même temps d'augmenter le recours à la climatisation. Un rapport antérieur, datant de
2009, prédit une "tendance aux économies d'énergie de l'ordre de 3% par effet d'un climat plus doux", mais aussi un "développement spontané de la climatisation qui amputerait de moitié ces économies".
En définitive, il faut s'attendre à une baisse de la consommation énergétique en hiver et une hausse en été, avec "multiplication des pics de demande en période chaude". A prévoir également, une baisse du productible hydroélectrique de l'ordre de 15%, du fait d'une moindre pluviométrie et de prélèvements d'eau de rivière accrus. Autant de scénarios utiles à la préparation du volet "adaptation" des futurs SRCAE, les schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie.