Les dix équipes d’architectes-urbanistes (1) réunies au sein du comité scientifique de l’Atelier international du Grand Paris (AIGP) s’invitent dans le débat sur l’avenir des transports franciliens. Alors que les débats publics sur le métro automatique du Grand Paris, Arc Express et le prolongement d’Eole battent leur plein, elles ont présenté, le 18 novembre, leur proposition pour un « grand système métropolitain » de transport. « On est dans l’urgence. Circuler, se déplacer, accéder à un certain nombre de territoires est difficile », indique Bertrand Lemoine, directeur général de l’AIGP.
« Aller partout de partout »
Ce scénario, qui prend en compte les projets soumis à débat public et le plan de mobilisation de la région, repose sur trois grands principes : interconnecter tous les modes de déplacement, dont le réseau routier, pour créer un maillage ; s’appuyer sur l’offre existante en augmentant son efficacité (cadencement des RER et Transilien), en la complétant et en lui superposant, le cas échéant, de nouvelles lignes, autant que possible à l’air libre ; enfin, desservir tous les territoires sans exclusion. « Il faut pouvoir aller partout de partout, résume Jean-Marie Duthilleul, président de l’Arep. Nous avons regardé tous les projets pour voir comment ils pouvaient contribuer à cet objectif et nous les avons modifiés. »
Les dix équipes travaillant toutes sur des territoires de la métropole ont mis à profit « leur inscription locale pour élaborer un dispositif global », complète Christian de Portzamparc. Résultat : un schéma combinant le réseau existant et les opérations programmées (prolongement d’Eole, tangentielle nord…) avec huit nouvelles lignes, dont certaines aménagées sur des emprises existantes, complétées par des transports en commun sur les autoroutes (voir encadré ci-dessous).
« Notre attitude synthétique repose sur le fait qu’Arc Express et le métro automatique sont plutôt complémentaires et largement compatibles », note Yves Lion. « Notre projet est plus large et plus ambitieux qu’Arc Express ; plus réaliste et urbain que le métro automatique », ajoute Mike Davies.
Réalisation plus rapide
Autre avantage de ce scénario aux yeux de ses concepteurs : des délais de réalisation plus courts. « On peut assez vite faire circuler des bus sur les autoroutes. Et il est plus facile de lancer simultanément plusieurs lignes que de tronçonner un grand projet », estime Michel Cantal-Dupart. Selon les architectes, la mise en œuvre de ce projet se heurte à l’absence d’autorité unique des transports en Ile-de-France. « La confrontation entre la RATP et la SNCF n’est plus soutenable », lance Yves Lion.
L’AIGP chiffre son projet à 25 milliards d’euros. Le président de la République, qui en a eu la primeur le 10 novembre, a demandé au gouvernement d’en examiner la faisabilité technique et financière.
