Le végétal s’installe dans l’aménagement et la construction. Cette imprégnation verte signe la mutation du Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), impulsée par sa nouvelle directrice : Stéphanie Gay-Torrente, familière de la transition écologique, pour avoir consacré 17 ans de sa vie professionnelle au salon Pollutec.
Fanfare végétale
« La création de nouveaux univers a entraîné l’émergence de nouvelles thématiques », commente-t-elle. L’aménagement et la construction, logés dans le hall 3, figurent parmi les plus voyants des espaces reconfigurés que devraient découvrir les visiteurs du parc-expo de la Porte de Versailles à Paris, du 24 au 26 novembre prochain.
Cette réorganisation chamboule la précédente répartition spatiale, qui reproduisait l’organisation des services Achat des communes. En cherchant à se mettre à la place des exposants et des visiteurs, les organisateurs ont posé pied « dans des univers plus fertiles », selon l’expression de Stéphanie Gay-Torrente.
Appliquée au sens propre dans l’aménagement et la construction, la métaphore de la fertilité donne une visibilité inédite à des acteurs situés jusqu’alors en marge du BTP : l’Union nationale des entreprises du paysage, l’union des professionnels du génie écologique et l’association française d’agriculture urbaine contribueront à montrer les solutions végétales proposées aux aménageurs et aux bâtisseurs.
Décloisonnement
Ce verdissement rattrape un retard : « L’absence du végétal nous a étonnés, quand nous avons confronté le salon existant aux enjeux et au ressenti des collectivités », confie Stéphanie Gay-Torrente. « La vitalité des écosystèmes naturels offre la meilleure protection contre les îlots de chaleur : il ne s’agit plus de faire joli », renchérit Anne-Gaelle Courty-Ahmed, directrice de la programmation.
Outre la nouvelle organisation des espaces, le SMCL 2020 innovera par l’amélioration des synergies et des circulations. Dans le hall 3, les infrastructures de transport et la transition écologique se connecteront au monde de l’aménagement et de la construction. « Nous avons cherché à répondre à l’envie d’une présence dans plusieurs lieux, exprimée par de nombreux exposants qui se rattachent à plusieurs univers », justifie Stéphanie Gay-Torrente.
Cousinade
Le nouvel esprit se dévoile enfin dans l’enrichissement du vocabulaire de ses promoteurs : le fleurissement des mots « expérienciel », « immersif » ou « atmosphère » témoigne de l’intention de « partager l’émotion », selon Bastien Gavé, directeur marketing du SMCL recruté au premier jour du confinement par le pôle salon d’Infopro-Digital (maison mère du Moniteur, organisateur de l’événement).
L’humanisation de la grosse machine répondra-t-elle au désir de cousinade entre les familles de la construction et des collectivités, séparées par des mois de confinement ? La perspective des retrouvailles entretient l’espoir de lendemains qui chantent, après le coronavirus et son corollaire politique: l'interminable entre-deux-tours.