La cause de l'épidémie de légionellose qui a touché 85 personnes, dont 13 sont mortes, de début novembre à fin janvier dans la région de Lens (Pas-de-Calais), "sera difficile à mettre en évidence", a déclaré mardi 17 février le directeur de l'institut Pasteur de Lille, Philippe Amouyel.
"La causalité sera difficile à mettre en évidence. Nous avons quelques éléments de preuve, des hypothèses, des probabilités, des présomptions. Mais nous ne pouvons pas dire la causalité avec certitude", a-t-il déclaré.
"On sait que l'hypothèse d'une multiplication des légionelles dans des usines dont Noroxo, d'aérosolisation (propagation dans l'air par gouttelettes, ndlr) et de vents tournants qui ont permis aux gouttelettes de ne pas sécher, est la plus probable", a affirmé le directeur des expertises de l'Institut, Jean-Marie Delattre. Mais le Dr Delattre a évoqué une autre hypothèse, la propagation de la bactérie à travers les eaux tièdes qui ont envahi les anciennes galeries de mines de la région de Lens. "Habituellement on dit que les eaux souterraines sont exemptes de légionelles. Il faudrait le vérifier", a-t-il déclaré.
Les services de l'Etat, Ddass et Drire, ont indiqué en fin de journée à que cette hypothèse avait été "vérifiée et écartée". "La nappe des mines est beaucoup plus profonde que les nappes phréatiques et que les nappes utilisées pour le réseau de distribution d'eau, avec lesquelles elle ne communique pas", a déclaré le directeur de la division environnement à la Drire Nord-Pas-de-Calais Guillaume Panié.