Le risque environnemental en établissement de santé

Quels sont les facteurs de biocontamination des patients ?

Les risques de contamination microbiologique des patients d'un hôpital dépendent avant tout de critères individuels, liés à un état de santé général : âge, maladies sous-jacentes, agressions cutanéo-muqueuses, immunodépression... Le danger provient également de la nature et de la durée des soins apportés : interventions chirurgicales, utilisations de thérapeutiques immunosuppressives ou d'antibiotiques à large spectre, etc.

Comment apprécier la gravité des risques ?

La combinaison des risques « patient » et des risques « intervention » permet de juger du danger global potentiel. C'est ainsi que, dans les établissements de santé, on définit des zones à risques plus ou moins élevés : à très hauts risques, à hauts risques, à risques modérés, et enfin à risques faibles ou négligeables.

Que faut-il maîtriser ?

La lutte contre les infections nosocomiales passe par de nombreuses mesures, à commencer par l'optimisation de la qualité des soins délivrés aux patients. Mais il faut aussi maîtriser l'environnement dans lequel sont effectuées les interventions, en particulier dans les zones les plus critiques : à hauts et très hauts risques infectieux. Pour cela, il est nécessaire de faire appel à la technologie des salles propres de manière à contrôler les divers vecteurs de biocontamination liés au bâti : l'air, les surfaces et l'eau.

Comment et pourquoi fixer des objectifs ?

Pour chaque vecteur, la méthodologie proposée par l'Aspec instaure un système à trois seuils de propreté. Un niveau cible à maintenir : fixé par l'utilisateur, il définit les conditions normales de l'environnement. Un niveau d'alerte : il signale une dérive des conditions normales et nécessite de procéder à un contrôle pour rétablir la maîtrise de l'environnement. Un niveau d'action : il manifeste un dérèglement inacceptable et exige une réaction immédiate avec correction de l'environnement.

A noter : les niveaux cibles sont identiques pour les zones à hauts ou très hauts risques. Par contre, les niveaux d'alerte et d'action peuvent différer.

Quel contrôle de l'air ?

Les prélèvements d'air ambiant intérieur sont réalisés hors présence humaine, avant activité (ce qui permet de vérifier l'efficacité du traitement d'air) et après activité (pour apprécier le temps de retour à une situation de repos). Ils s'effectuent également en activité, de préférence dans les conditions qui présentent le plus de risques. Pour obtenir des résultats significatifs, il faut prélever au minimum 1 m3 d'air.

Quel contrôle des surfaces ?

Les prélèvements de surface sont destinés à évaluer le niveau microbiologique résultant d'une activité, et à vérifier la bonne application des procédures de bionettoyage. Endroits particulière- ment visés : les points proches du patient (tels que les tables d'opération ou d'anesthésie) et les points « critiques » (recoins de placard, poignées de porte...). Les contrôles sont menés avant et après l'activité, mais aussi tout au long de l'activité. Leur importance ne doit pas être négligée : l'Aspec juge que « la préparation de la salle d'opération avant l'acte chirurgical est aussi sensible du point de vue de la contamination que l'acte lui-même ».

Quel contrôle de l'eau ?

Les alimentations en eau sont identifiées selon leur fonction : eau destinée à la consommation humaine, eau chaude sanitaire ou réchauffée, eau bactériologiquement maîtrisée (douche sur plaie, auge de lavage des mains en bloc opératoire, etc.), et eau technique (autres usages que les précédents). A chacune s'appliquent des exigences spécifiques de qualité.

A RETENIR

Comment est mesurée la propreté ?

Par des contrôles de niveaux microbiens uniquement. Aucune méthode de dénombrement des virus n'est actuellement validée.

Comment concevoir l'environnement ?

Par le biais des zones à risques : « espaces géographiquement délimités » dans lequel des individus, des produits ou des matériels, présentent une « vulnérabilité particulière », selon la définition proposée par l'Aspec.

POUR EN SAVOIR PLUS...

Bibliographie

Etablissements de santé : contrôles de l'environnement dans les zones à hauts et très hauts risques infectieux, ouvrage technique publié en mars 1999 par l'Association pour la prévention et l'étude de la contamination (Aspec) ; 10, bd Diderot, 75012 Paris ; tél. : 01.44.74.67.00.

TABLEAU :

Définition de zones à risques dans un établissement de santé

Critères de suivi de l'environnement en établissement de santé (1)

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