Le rabotage budgétaire inquiète les travaux publics

La FNTP critique le rabotage du fonds vert et des subventions aux transports, qui donne un mauvais signal pour les collectivités et devrait avoir des répercussions sur l’activité des travaux publics, même s’il est trop tôt pour savoir dans quelle proportion.

Réservé aux abonnés
Travaux publics
Travaux publics

Le dimanche 18 février, Bruno Le Maire annonçait sur TF1 10 Mds€ de rabotage budgétaire, dont 400 M€ sur le fonds vert et 340 M€ pour les transports. La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a immédiatement fait ses calculs : « Sur ce type de subvention, nous estimons un effet levier de 1 à 3 ou 1 à 4 », explique Julien Guez, directeur général de la fédération. Ce sont donc potentiellement 2,9 Mds€ en moins d’activité dans le secteur du BTP, puisque ces subventions sont en partie utilisées par les collectivités pour cofinancer l'entretien et le développement de leurs infrastructures, mais aussi celle des bâtiments administratifs comme les écoles.

Repriorisation des investissements

Les répercussions sur l’activité des travaux publics est encore incertaine, puisque ces subventions ne sont pas exclusivement destinées aux infrastructures. Mais les signaux négatifs s’accumulent : « Ces annonces s’ajoutent à d’autres facteurs, comme la mauvaise situation financière des collectivités, et notamment celle des départements, qui nous inquiète. Ce rabotage fait revoir à la baisse leurs possibilités de cofinancement, et peut potentiellement changer leurs arbitrages, reprioriser leurs investissements. » Alors que la FNTP table sur une activité des TP en 2024 équivalente à 2023, et même s’il est trop tôt pour faire des prévisions, « cela va impacter notre niveau d’activité », anticipe le directeur général.

Manque de visibilité

« Mais c’est d’abord un signal négatif envoyé aux collectivités, affirme Julien Guez. Le gouvernement applique une politique budgétaire conjoncturelle dans un secteur de la de la planification écologique qui demande une politique structurelle. » Une vision « courtermiste » pour le directeur général qui considère que le gouvernement « change les règles du jeu en cours de partie sur un délai très court. Or, les collectivités ont besoin de visibilité pour prévoir leurs investissements. Cela donne l'impression que la planification écologique est soumise à des aléas économiques. »

Ce rabotage préoccupe donc la FNTP, notamment sur le fond. « Si l’écologie est vraiment une urgence pour le gouvernement, il ne faut pas qu’elle soit soumise à des aléas de politique budgétaire : ça pose un problème de cohérence entre les paroles et les actes », conclut Julien Guez. 

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires