Il n'y a aura pas de ligne aérienne à 400 000 volts entre la France et l'Espagne sur le tracé envisagé par RTE : une trentaine de kilomètres entre Baixas, près de Perpignan, et la frontière espagnole.
Après trois mois de débat public, et sans attendre le compte rendu officiel de la commission qui l'a animé, la ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine, a demandé au maître d'ouvrage de « proposer de nouvelles alternatives pour respecter l'engagement que la France a pris vis-à-vis de l'Espagne de porter la capacité d'interconnexion entre les deux pays à 2800 MW à court terme (2006-2007), puis à 4000 MW à moyen terme ».
Le gestionnaire du réseau électrique avait déjà rempoché son projet. « Nous avons compris que la notion de préservation du paysage avait pour les Catalans une valeur extrêmement forte, explique Alain Hérault, responsable des interconnexions internationales au sein de RTE. Nous allons donc lancer des études complémentaires pour trouver d'autres solutions à travers les Pyrénées-Orientales. »
Un nouveau scénario
Plusieurs pistes sont évoquées : une meilleure cohérence avec la future ligne TGV, une insertion dans des paysages plus accidentés pour diminuer l'impact visuel d'un passage en plaine, le renforcement de la ligne existante Baixas-Vic... Nouvelle localisation, mais aussi nouvelle approche : « Nous voulons essayer de comprendre les limites de l'acceptabilité, précise Alain Hérault. Nous allons cette fois partir du public pour remonter ensuite à la faisabilité technique. » Du côté des opposants, le discours reste ferme mais non verrouillé : « Nous souhaitons faire la distinction entre ce qui relève du besoin de sécurisation des réseaux et ce qui relève d'une logique commerciale», explique Jean-Claude Péralba, porte-parole d'un collectif réunissant les élus des 41 communes situées dans le périmètre d'étude de l'ancien projet.
RTE se donne quelques mois pour esquisser un nouveau scénario.
