« Il faut imaginer ensemble la métropole de demain et c’est la raison de ma présence parmi vous », a déclaré le Premier ministre, le 8 novembre, devant le comité stratégique de la Société du Grand Paris (SGP).
Composée d’élus des communes concernées par une gare du futur métro et d’acteurs sociaux économiques, cette instance venait d’élire son nouveau président, le maire de Massy (Essonne), Nicolas Samsoen, qui succède à son collègue de Vanves (Hauts-de-Seine), Bernard Gauducheau.
« Aujourd’hui, c’est donc en surface que doit se construire le Grand Paris »
Comme l’a rappelé Jean Castex, le chantier du Grand Paris Express (GPE), en dépit du recalage de calendrier opéré en juillet dernier, avance bien et l’horizon global de mise en service est maintenu pour 2030, soit dans moins de dix ans. « Sur les 68 nouvelles gares du réseau projeté, 35 d’entre elles sont déjà significativement avancées (…). Ce chantier est le chantier du siècle, et voilà que nous sommes en passe d’en avoir réalisé une bonne moitié », a annoncé le chef du gouvernement. « Aujourd’hui, c’est donc en surface que doit se construire le Grand Paris », a-t-il ajouté. Car ce projet de transport collectif est aussi un «un projet urbain », comme le mentionne la loi de 2010 sur le Grand Paris.
Développer la construction hors site
Le Premier ministre a ensuite énoncé les trois grands principes qui, selon lui, devront guider l’aménagement des futurs quartiers de gares –définis par un rayon de 800 m autour de la station - où 32 millions de m² sont programmés dont 20 millions de m² restant à construire. Il s’agit tout d’abord d’innover « de façon à faire des quartiers et des nouvelles gares de véritables démonstrateurs de ce que sera la ville de demain ».
Au-delà des ambitions environnementales et des objectifs très élevés en matière d’économie circulaire et de réemploi, le gouvernement veut « faire du Grand Paris un véritable projet industriel » pour le secteur du BTP en profitant de la mise en œuvre de ces projets urbains pour développer la construction hors site. « Avec France Relance, France 2030 et le Grand Paris Express nous disposons de sérieux atouts pour faire émerger cette filière », a estimé le Premier ministre.
L’innovation devra ensuite être mise au service de la densité. « N’oublions pas qu’un ou deux étages en moins décidés dans les années 2020 seront perdus pour plusieurs générations. Or, avec le Grand Paris, nous pouvons transformer cette densité en atout », a argumenté Jean Castex.
Des quartiers évolutifs et adaptables
Ces nouveaux quartiers devront aussi être évolutifs et adaptables. Sans attendre, le gouvernement souhaite mobiliser les emprises libérées temporairement pour y installer, en lien avec les maires, des centres d’hébergement, des résidences sociales et étudiantes dans des logements modulaires, démontables, déplaçables.
Le deuxième principe concerne la mixité, à la fois fonctionnelle, avec en particulier sur les fonciers de l’Etat et de la SGP, une répartition 60/40 entre les logements et les bureaux ; générationnelle et bien sûr sociale.
Une pension de famille dans chaque quartier de gare
Enfin, le troisième principe vise « à rapprocher autant que possible habitat et emploi » afin notamment d’améliorer les conditions de vie des travailleurs de la première ligne. « Nous pouvons les aider en leur réservant une grande partie des logements à loyer maîtrisé qui seront construits et mis en location dans ces quartiers », a indiqué le locataire de Matignon, qui a fixé un autre objectif portant sur la création d’au moins une pension de famille dans chaque quartier de gare du GPE.
Offre de service dédiée aux collectivités locales
Pour faciliter la réalisation de ces opérations d’aménagement, le gouvernement prévoit de mettre en place une offre de service dédiée aux collectivités territoriales avec un « pack Etat » réunissant la préfecture de région et chaque préfecture de département, la Société du Grand Paris, Grand Paris Aménagement, l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France (EPFIF), ainsi que les principaux partenaires de la politique du logement, Action Logement, la Banque des Territoires et le secteur HLM.
« Des conventions particulièrement innovantes sont ou seront très prochainement signées entre ces divers acteurs, ouvrant la voie à des dispositifs nouveaux de coopérations techniques, de portage financier, de référentiels communs », a précisé Jean Castex qui propose également « la création d’une instance locale de coordination qui pourra être si le maire le souhaite, un comité de gare. »
« Une opportunité à ne pas laisser passer »
« Grâce au Grand Paris Express, grâce à notre engagement à tous, nous avons l’opportunité de construire dès aujourd’hui une métropole qui concilie attractivité globale et qualité de vie locale. Il est de notre devoir (…) » de ne pas la laisser passer », a conclu le Premier ministre.
