Pierre Gadonneix, pdg d'EDF s'est rendu mardi sur le site du futur réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville (Manche) où les premiers travaux de terrassements ont débuté au grand dam des associations opposées au projet.
"C'est la première fois depuis 15 ans qu'EDF lance un grand chantier. Nous le voulons exemplaire. C'est un moment historique", a déclaré M. Gadonneix.
"Pendant 15 ans, il n'y a pas eu de construction de centrales. Avec la perception d'une pénurie d'énergie et une hausse forte du prix du pétrole, nous voyons que le nucléaire est en train de redevenir dans le monde un moyen incontournable de produire de l'électricité", a-t-il fait valoir.
Mais sept associations, comme Greenpeace, Sortir du Nucléaire, UFC Que Choisir et la Confédération paysanne, ont déposé mardi un référé devant le tribunal administratif de Caen pour obtenir la suspension des travaux.
"Les travaux de terrassement ont débuté en août, soit avant l'avis favorable de la commission d'enquête publique, publié le 29 septembre, et également avant que le gouvernement n'autorise par décret la création de l'EPR", a expliqué Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, fédération de 720 associations écologistes.
Les associations "dénoncent le coup de force d'EDF et du gouvernement qui désirent réaliser dans la précipitation le réacteur EPR avant les prochaines échéances électorales".
Un porte-parole d'EDF a répondu en assurant que l'entreprise n'avait réalisé "depuis le début du projet que les travaux pour lesquels elle a reçu une autorisation des services de l'Etat".
Les travaux de terrassement de Flamanville 3, à proximité de deux réacteurs déjà en activité, étaient menés mardi par des bulldozers et une soixantaine d'ouvriers, a constaté mardi un journaliste de l'AFP. La construction de l'EPR, dont le coût est estimé à 3,3 milliards d'euros, doit réellement débuter fin 2007.