L'Académie d'architecture poursuit le développement de son projet culturel : elle utilise dorénavant l'occasion que lui fournit « Le Moniteur » pour s'exprimer régulièrement au travers de textes rédigés par ses membres titulaires, associés, correspondants nationaux, étrangers ou invités.
Il était temps, en effet, que les architectes s'expriment publiquement sur les grandes questions de l'époque relevant de l'architecture ou de l'urbanisme.
L'Académie, de par la diversité de ses membres et de ses opinions, mais aussi de par la continuité de sa pensée due à la diversité des générations d'architectes qui la composent, est un lieu de réflexion privilégiée dans un monde à la recherche de ses repères.
Une première série de douze textes (voir page ci-contre le premier article de cette série, rédigé par Gérard Grandval) constituera un premier fonds de contributions ; les textes se rattacheront à quatre grandes rubriques ou thèmes constituant le fond du propos.
1. Une chronique culturelle
L'accent devrait être mis sur la dimension culturelle et transversale de l'architecture dans un monde dominé par les logiques sectorielles. La formalisation du cadre de vie y serait abordée pour les questions liées à la ville, à l'architecture et à l'art.
2. Une chronique contemporaine
Ce sont les grands thèmes actuels vus de façon prospective qui doivent être abordés en priorité. Ces thèmes ou problématiques doivent être précisés et abordés selon une stratégie reliée avec les autres réflexions confiées à l'Académie. On peut aussi alterner l'actualité et la réflexion pour rendre la chronique plus inattendue.
3. Des regards croisés
La force de l'Académie tient à la diversité des pratiques professionnelles et des points de vue mais aussi à la possibilité de replacer les questions actuelles dans l'histoire urbaine contemporaine grâce aux trois générations présentes en permanence au sein de l'académie. Cette dimension historique peut permettre d'enrichir la pensée sur tel ou tel thème.
4. Une vision extérieure
L'Académie dispose en même temps d'un réseau international au travers des membres étrangers et des lauréats des prix. Il serait intéressant de questionner ces étrangers talentueux et curieux de la France pour apporter un regard extérieur sur la production architecturale et urbaine française. Cette rubrique pourrait aussi être reliée au cycle de conférences pour produire de la matière à partir de chaque action.
Ces textes viendront compléter sur le fond les actions entreprises par l'académie qui, au-delà des traditionnels prix, récompenses et conférences internationales, comprennent pour cette année :
l'attribution du Prix du livre d'architecture en langue française, délivré avec le soutien du conseil régional du Languedoc-Roussillon, de l'IFA et de la DAPA ;
le dépôt, auprès de l'IFA, des archives de l'Académie en vue de constituer, dans le cadre de la Cité du patrimoine et de l'architecture de Chaillot, le fonds d'architecture le plus important de France ;
l'organisation, à l'automne 2001, d'une exposition sur l'architecture des Pays de Loire, sous le haut patronage du Sénat et de la DAPA. Cette exposition se veut la première d'une série permettant à terme de porter un regard sur la production architecturale dans les régions françaises ;
l'établissement de partenariats entre l'Académie et des institutions publiques ou privées (SCIC, GDF-CEGIBAT), portant sur des sujets tels que la création dans le logement social, la commande architecturale, l'énergie et l'usage du gaz dans l'architecture contemporaine, etc. ;
la participation de l'Académie aux groupes de travail du projet de loi sur la réforme de l'architecture et d'une manière générale aux différentes instances de la direction de l'architecture et du patrimoine travaillant sur les relations européennes.
Ainsi, au terme d'un programme chargé, l'Académie se veut une institution transversale et ouverte dont les travaux s'inscrivent dans la durée. Elle exprime ici sa vive reconnaissance au « Moniteur » de lui ouvrir ses colonnes.
