Le marché de l'éolien en France, vu par Alstom

L'Europe et France dépendent de plus en plus des importations pour répondre à leur consommation énergétique. En effet, ces dix dernières années, la dépendance énergétique de l'Union Européenne vis-à-vis des importations d'énergie a augmenté de 44 à 56%. D'ici à 2030, plus de 80% du gaz naturel et plus de 90% du pétrole consommés au sein de l'Union Européenne devraient provenir des importations.

Reproduction d'une synthèse réalisée par Alstom, extraite du dossier remis à la presse lors de l'inauguration à Pithiviers (Loiret) de la plus importante éolienne terrestre du monde.

L'éolien, dont le prix n'est pas lié à celui des combustibles fossiles, représente donc un investissement durable et porteur au sein du mix énergétique d'un pays, susceptible de le prémunir de toute augmentation du prix du pétrole.

Le marché français de l'éolien a progressé de 950 MW en 2008, soit environ 60% de la nouvelle capacité de production installée en France en 2008. L'éolien est aujourd'hui l'énergie dotée de la croissance la plus rapide en France.

1. le marché de l'éolien aujourd'hui en France

La production d'énergie éolienne en France a démarré plus tard que dans d'autres pays d'Europe. Elle a progressé à partir de 2003, où la puissance éolienne installée a atteint 100 MW par an. Le marché français a cependant rattrapé son retard dans un contexte de forte expansion de l'éolien, la France se plaçant désormais au quatrième rang en Europe en termes de puissance installée derrière l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie.

La puissance éolienne installée cumulée en France a atteint 3 404 MW à la fin de 2008, en progression de 38,7% par rapport à 2007, avec plus de 350 pars éoliens répartis sur le territoire. 2000 éoliennes sont actuellement en exploitation en France métropolitaine, 400 dans les DOM-TOM.

Les éoliennes ont connu des progrès considérables, à la fois en termes de technologies et d'efficacité. Ainsi, la taille moyenne des turbines a augmenté significativement au cours des dernières années. La puissance moyenne d'une éolienne en 2000 avoisinait les 500 kW ; en 2008, elle atteignait près de 2 MW. Une turbine de 2 MW peut fournir à elle seule de l'électricité à près de 1 375 foyers (Source : Syndicat des Energies Renouvelables). La taille moyenne des champs d'éoliennes a également connu une progression constante, passant de plus de 4,5 MW à plus de 12 MW entre 2002 et 2008. Un part de 12 MW, qui comprenait typiquement de 4 à 6 éoliennes, peut fournir aujourd'hui de l'électricité à près de 8 000 foyers et éviter ainsi l'émission de 28 000 tonnes de CO2.

Le secteur éolien assure aujourd'hui 7 000 emplois environ à l'économie française.

2. L'importance du contexte réglementaire en France

Le soutien du gouvernement au secteur de l'éolien remonte à 2002, avec l'introduction d'un tarif de rachat (1) garantissant un taux de 8,2 eurocents/kWh pour l'électricité produite à partir de l'éolien sur une période de 10 ans.

Cette loi a été amendée en juillet 2005. Afin d'être éligibles au tarif de rachat, les champs d'éoliennes doivent désormais être construits dans des zones de développement éolien (ZED), définies au niveau régional en fonction de plusieurs critères, parmi lesquels le potentiel éolien, les possibilités de raccordement aux réseaux électriques ainsi que la protection des paysages. La loi a également revu à la hausse la taille limite précédente de 12 MW des fermes éoliennes.

A l'instar du développement des énergies renouvelables en France, le marché français de l'électricité a été fortement influencé par le Grenelle de l'Environnement qui a fixé un objectif ambitieux de 25 GW de puissance éolienne à installer d'ici à 2020 (y compris les 6 GW offshore).

L'objectif gouvernemental en termes d'énergies renouvelables (Grenelle 1) devrait être promulgué sous forme de loi d'ici à la fin de 2009 et entrera en vigueur peu après.

Cela devrait permettre à la France de respecter son objectif pour 2020 de 23% issus de sources renouvelables dans sa consommation d'énergie finale, comme fixé par la nouvelle directive européenne pour la promotion des énergies renouvelables. Une autre loi liée au Grenelle de l'Environnement (Grenelle 2) est prévue pour 2009, et s'attachera à la mise en oeuvre des programmes d'énergies renouvelables au niveau régional.

3. La production d'énergie éolienne et les vents en France

La France jouit d'un potentiel de vents importants, et connaît une croissance forte dans l'éolien. En 2000, le pays disposait d'une puissance éolienne installée de 61 MW seulement, composée pour l'essentiel de petites éoliennes situées dans les DOM-TOM. Fin 2008, la puissance éolienne installée totale était passé à 3,4 GW, soit un taux de croissance annuelle cumulé de 65% sur 8 ans.

La France compte trois «zones venteuses» dotées chacune de conditions de vent spécifiques : la Manche et la côte de la Mer du Nord, la façade atlantique et la zone méditerranéenne. La complémentarité de ces trois zones de vent permet de renforcer le développement du secteur éolien en France.

Comment la production d'énergie éolienne pourra-t-elle satisfaire en permanence les besoins d'énergie de la population ? La réponse impliqué de ne pas prendre en compte uniquement la production d'énergie d'un seul parc éolien, mais d'intégrer la totalité de l'énergie produite par l'ensemble des capacités éoliennes installées sur le territoire français. De fait, lorsque la production d'un site éolien diminue, à la suite d'une baisse temporaire de la vitesse du vent, le reste des autres sites peuvent exploiter tout leur potentiel.

Par ailleurs, en France, la base installée des énergies renouvelables dispose d'un avantage considérable, à savoir la complémentarité entre la base éolienne installée et la base hydraulique installée (la plus importante d'Europe).

Ainsi, pendant l'été, lorsque la production d'énergie éolienne tend à être moindre, la production hydroélectrique fonctionne en tant qu'énergie de substitution, garantissant une continuité optimale pour la génération d'électricité. La production éolienne d'électricité est généralement plus forte en hiver, ce qui correspond à la consommation saisonnière d'électricité.

Le nord et le nord-est du pays devraient afficher le plus fort potentiel de croissance au cours des prochaines années. D'ici à 2010, les zones qui connaîtront le plus fort développement devraient être situées dans le nord de l'Hexagone. Sur les 4 000 MW de projets éoliens approuvés, plus de 700 MW seront en effet situés en Champagne-Ardenne et 500 MW en Picardie.

4. Alstom et l'éolien en France

Alstom Wind, la division éolienne d'Alstom Power, a placé parmi ses priorités l'adaptabilité de ses produits à la variété des vents et des conditions géographiques.

Conformément à sa stratégie visant à proposer une large gamme de produits pour le secteur éolien et des solutions pour la plupart des situations géographiques et climatiques, Alstom a développé des éoliennes pour tous les types de vents en France, qu'il s'agisse des régions côtières ou bien de zones situées plus au coeur des terres. La France est ainsi devenue le troisième plus important marché d'Alstom Wind, avec une base installée de plus de 116 MW pour 72 turbines installées.

De ce fait, les turbines d'Alstom sont installées sur l'ensemble du territoire français, dans des lieux aussi variés que le Pas-de-Calais, le Morbihan, le Tarn, la Lozère ou le Loiret.

Le portefeuille des champs d'éoliennes d'Alstom Wind sur le marché français a été considérablement adapté pour répondre à des zones d'implantation présentant de faibles vitesses de vent (vents de classe 1) ou des vents forts (vents de classe 3). Le portefeuille de produits Alstom installés en France est extrêmement large, des modèles ECO62 aux ECO80 avec une production d'électricité pouvant atteindre 2 MW.

Le développement d'Alstom Wind en France a connu une nouvelle étape avec l'installation de la ferme éolienne du Vieux Moulin à Pithiviers, dans le Loiret (région Centre). Elle est dotée de 6 éoliennes Ecotècnia 100, d'une puissance de 3 MW et équipées de rotors de 100 mètres de diamètre, qui génèrent davantage d'électricité que tous les autres modèles d'éoliennes terrestres actuellement disponibles sur le marché.

Paru dans Enerpresse n° 9930 du Lundi 19 Octobre 2009

(1) Le tarif de rachat (ou feed-in tariff) est le prix unitaire que les entreprises d'électricité doivent verser pour l'achat d'électricité renouvelable, qu'elles sont légalement contraintes d'acquérir auprès de producteurs privés. Le tarif de rachat est fixé par le gouvernement, généralement à un niveau suffisamment élevé pour encourager des investissements dans la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables.

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