Le littoral aquitain veut lutter contre l’érosion

Depuis 2012, l’Aquitaine dispose d’une stratégie régionale de gestion du risque d’érosion côtière d’ici à 2020 et 2040. Elle est l’expression d’une ambition partagée d’aménagement durable de l’une des côtes les plus érodées de France, mais aussi la plus attractive.

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A 200 m du front de mer lors de sa construction en 1967, la résidence du Signal à Soulac-sur-Mer, en Gironde, est aujourd’hui menacée par l’effondrement de la dune côtière.

Les grandes marées de début janvier sur l’Atlantique attaquent ce qu’il reste d’illusions sur l’inéluctable érosion du littoral aquitain : on réensable et réenroche, mais le nécessaire repli stratégique d’hommes et biens est aujourd’hui une évidence. Reste à en trouver les modalités. Pascale Got, députée du Médoc, nommée début 2014 présidente du comité de suivi national sur la gestion du trait de côte, s’est donnée pour mission de définir très vite un cadre d’aménagement cohérent de relocalisation avec une approche générale et sectorisée. « Il n’y a pas d’urgence, il faut la préparer et voir avec le conservatoire du littoral ce qu’on gèle en espaces naturels et ce qu’on laisse en espaces constructibles. Il faut une base technique, administrative et financière. Une feuille de route sera établie en juin. D’ici à la fin de l’année, on pourrait déjà avoir des éléments d’approche », déclare-t-elle.

L’Aquitaine a déjà fait du chemin. Première région littorale française en termes d’espaces naturels, elle est aussi la deuxième plus érodée et la deuxième plus attractive en termes de démographie. Cette réalité a conduit l’Etat et les collectivités à réfléchir à l’aménagement de cet espace. A la suite de l’adoption en 2006 du plan de développement durable du littoral aquitain, est ainsi né le Groupement d’intérêt public (GIP) Littoral aquitain. Regroupant l’Etat, le conseil régional d’Aquitaine, les conseils généraux des Landes, de la Gironde et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi que l’ensemble des intercommunalités du littoral, le groupement a lancé un certain nombre d’études qui ont vocation à aménager durablement une côte, dont la situation est à la fois spécifique et exemplaire en France car extrêmement préservée.

Laisser faire la nature

Le GIP Littoral aquitain a posé en 2012 les bases d’une stratégie régionale de gestion de la bande côtière aux horizons 2020 et 2040. Elle repose sur quatre principes : l’accompagnement des processus naturels, l’évolution naturelle surveillée, la lutte active « dure ou souple » sous forme de création de digues ou de réensablement et, enfin, la relocalisation. La réponse commune du GIP avec les communes de Labenne (Landes), Lacanau et La Teste-de-Buch (Gironde), à l’appel à projets national sur « la relocalisation des activités et des biens face aux risques littoraux » s’inscrit dans ce sens. « Il s’agit de muer la contrainte naturelle en opportunité de développement économique. Sur la côte, la philosophie adoptée est de laisser faire la nature », insiste Nicolas Castay, directeur du GIP Littoral aquitain. Ce postulat n’empêche pas de faire évoluer la réglementation, même s’il y a unanimité à ne pas fragiliser la loi littoral de 1986 dans sa capacité de protection.

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