Le Grand-Quevilly / Parc des Provinces Une centralité verte

Pour comprendre le tracé de ce parc, à la fois très vert et très construit, il faut d'abord rappeler le contexte dans lequel il a été conçu. Situé au point de rencontre des trois morphologies urbaines contrastées qui composent Grand-Quevilly - grandes emprises industrielles, cité ouvrière modèle des années 30, barres et tours des années 60 - le terrain du parc était destiné, au début des années 80, à recevoir un « vrai » centre urbain, mixte et dense comme on les imaginait à l'époque.

Mais la crise économique enlève vite toute crédibilité à ce projet, et laisse la ville écartelée par une zone vacante de plus de 5 ha. En 1995, inversant avec réalisme les données du problème, la ville de Laurent Fabius décide d'urbaniser ce vide non par des constructions, mais par du végétal, et lance un concours pour donner forme au « Central Park » de Grand-Quevilly.

Le souvenir de ce centre inaccessible est très présent dans la conception du lauréat, Dominique Montassut, qui inscrit d'un filet de béton dans la pelouse les directions hétérogènes des maillages urbains limitrophes. A la rencontre de ces plans rigoureusement quadrillés, une faille au tracé aléatoire, enrochée comme le lit d'un torrent, souligne leur impossible jonction avant de s'épanouir en plans d'eaux étagés vers le bas du terrain. Un ruban de béton blanc court en anneau au-dessus des mouvements de terrain, offrant des points de vue tournants sur le parc et la ville. Des gradins adossés à sa courbe forment un vaste théâtre en plein air. Traversé par l'avenue des Provinces et la ligne de métro-bus vers Rouen, le parc participe pleinement de l'espace urbain. Sur le pourtour, une série d'immeubles en briques aux volumes fragmentés et aux jardins tournés vers le parc organiseront à terme la continuité visuelle entre le parc et la ville. Les deux premiers sont déjà construits par l'architecte, qui a défini le cahier des charges de l'ensemble.

FICHE TECHNIQUE

Maîtrise d'oeuvre : Dominique Montassut, architecte paysagiste, mandataire ; Jean-Marc Deram, responsable du projet ; Ingénieurs et Paysages, études techniques.

Surface : 55 000 m2.

Coût travaux : 20,4 millions de francs HT.

Entreprise générale : Serpev.

PHOTOS :

1. Vue d'ensemble : le maillage orthogonal disparaîtra à terme sous la futaie de gleditsias sans épines, arbres choisis pour leur résistance et la légèreté de leur feuillage.

2. Une succession de plans d'eaux bordés de plantes sauvages souligne la pente vers la Seine.

3. La dimension d'usage est assurée par quelques « fabriques » (kiosque, pergola, aire de jeux).

4. En contrebas de l'allée circulaire, les gradins du théâtre de verdure (3 000 places).

5 et 6. Le jardin intérieur des logements communique avec le parc.

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