S’agissant du Grand Est, la revoyure s’en tient d’ailleurs à un simple «ajustement» sur le plan financier, convient son président Philippe Richert: elle permet de grignoter 80 millions d’euros supplémentaires (50 de la région et 30 de l’Etat) pour parvenir à un total de 2,084 milliards d’euros qui sera proposé à l’approbation de Paris, après concertation avec les collectivités. Format XXL des nouvelles régions oblige, cela fait du monde: ce 13 juin, la Conférence territoriale de l’action publique (CTAP), qui a discuté entre autres de cette clause de revoyure, a rassemblé à Strasbourg pas moins de 87 collectivités d’Alsace, de Lorraine et de Champagne-Ardenne.
Priorité aux transports
L’intérêt de l’exercice réside surtout dans la définition de quelques priorités parmi les priorités. La nouvelle région en identifie une dizaine. Le chapitre «mobilités» s’y taille la part du lion. La liste comprend, en Champagne-Ardenne, l’achèvement des travaux de l’autoroute A304, l’électrification de la ligne ferroviaire Paris-Troyes et la rénovation de celle entre Charleville-Mézières et Givet, en Lorraine, la poursuite de l’aménagement de la RN4, en Alsace, le contournement de Châtenois au pied du tunnel vosgien Maurice-Lemaire et la création de la quatrième voie ferroviaire au nord de Strasbourg.
La nouvelle mouture découle de quelques «principes» énoncés par Philippe Richert: «Garder l’équilibre global, ne pas fusionner les trois précédents contrats en un seul ni déshabiller l’un pour habiller un autre, pas de fongibilité des crédits entre les thèmes, priorité à ce qui se fera vraiment et aux opérations à terminer».
En somme, du bon sens et de la prudence que le président de l’Association des régions de France conseillera sans doute à ses collègues qui lui emboîteront le pas.