Les villes sont-elles condamnées à être les parasites de la planète? L’urbanisation toujours effrénée amène chaque semaine son lot d’un million de nouveaux citadins et les experts estiment qu’en 2050, six à sept milliards d’âmes habiteront les centres urbains. Mais au-delà de ces statistiques, quels sont les moyens mis en œuvre pour que cette immense population parvienne non seulement à se loger et travailler, mais puisse aussi circuler, manger, respirer?
La chaîne de télévision Arte consacre justement sa soirée du mardi 20 janvier à l’avenir des ensembles urbains et aux projets imaginés ou déjà mis en œuvre dans le monde pour développer une nouvelle génération de villes, moins consommatrices en ressources. S’il est intitulé « Villes du futur », ce programme est loin de verser dans la science-fiction. Cet ensemble de trois documentaires permettra ainsi notamment de découvrir de nouvelles villes bien réelles et flambant neuves et qui, comme Songdo, en Corée du Sud, la ville écologique sino-singapourienne de Tianjin, en Chine, ou la cité économique du Roi Abdallah, en Arabie Saoudite, sortent en ce moment même de nulle part. Elles proposent à leurs nouveaux habitants des espaces où tout est pensé, calculé, raisonné, depuis le flux d’alimentation en eau jusqu’à la consommation d’énergie des ménages.
Arte dévoile ainsi des structures urbaines désormais pensées comme des machines, où caméras, compteurs et capteurs régulent toutes les circulations y compris celle des piétons, des lieux qui cherchent encore à produire au maximum leurs propres ressources, aujourd’hui une partie de leur électricité et peut-être demain leurs légumes dans d’immenses gratte-ciels agricoles. Ces reportages passionnants, parfois un peu effrayants aussi, racontent donc des villes un peu arides et vaguement ennuyeuses car dénuées d'imprévus, des villes placées sous haute surveillance « où il est impossible d’être infidèle à son époux », comme le remarque une habitante de Songdo. Mais, cet urbanisme comme assisté par ordinateur est-il réellement sans risque? Après tout, un ordinateur, ça bugue…