La crise des permis de construire risque de faire monter les prix de l’ancien selon Century 21

Selon Laurent Vimont, président de Century 21 France, le ralentissement dans la délivrance des permis de construire pourrait indirectement freiner les transactions de logements anciens. Un marché dont le dynamisme se confirme au premier semestre 2021.

Immobilier logement Paris
Dans le résidentiel ancien, il n'y a qu'à Paris que les prix baissent.

C’est confirmé : l’immobilier ancien est un gagnant de la crise. Le nombre de ventes réalisées de maisons et appartements en France a continué de progresser au premier semestre 2021, selon le dernier baromètre de Century 21 France, deuxième réseau immobilier national, récemment cédé par Nexity à Arche, holding du groupe Citya.

Par rapport au T1 2020, amputé de huit de semaines de quasi non-activité à cause du confinement strict, l’augmentation atteint 42 %. Par rapport au T1 2019, donc avant la pandémie, l’émergence du télétravail, etc. celle-ci s’élève à 6 %.

Cette vitalité se ressent sur les prix. En Nouvelle-Aquitaine, région prisée, un appartement coûte en moyenne 3 272 €/m², soit une hausse de 20,3 % sur douze mois. En Ile-de-France, le prix moyen d’une maison grimpe à 3 425 €/m² (+ 9,2 %). Il n’y a qu’à Paris où les prix reculent (-3,6 %).

Autre indicateur de cette effervescence : les délais de ventes. Dans le cadre de transactions de maisons, ceux-ci sont passés de cent jours au T1 2020 à 81 jours au dernier semestre. Pour les appartements, de 90 à 79 jours. « Ces écarts rarement observés montrent le dynamisme du marché », insiste Laurent Vimont, président de Century 21 France.

Reports du neuf

La première raison de cet appétit pour l'ancien est dû aux facilités de financement. « Les taux bas permettent aux acquéreurs d’augmenter leur pouvoir d’achat », résume-t-il.

Plus anecdotique, la faiblesse de l’offre dans le neuf permet à l’ancien d’attirer davantage d'investisseurs, qui représentent désormais un tiers des acheteurs, soit le double par rapport à il y a dix ans. « On peut effectivement noter des reports du neuf vers l’ancien même si structurellement, cela ne représente que quelques milliers de clients, sur un million de transactions par an dans l’ancien », tempère-t-il.

Alors que les promoteurs pointent une crise des permis de construire, accentuée par la pandémie, Laurent Vimont avertit : « Si la promotion ne redémarre pas, nous allons creuser le gouffre de logements manquants, et cela risque de faire monter les prix de l’ancien. »

En revanche, le dispositif MaPrimeRénov’, « victime de son succès », selon le gouvernement, ne participe pas à la stimulation du marché de l’ancien. « La prime a sûrement profité à des personnes qui étaient déjà propriétaires, explique le dirigeant. Mais selon nos remontées terrain, la rénovation énergétique n’est pas ce qui motive les acquéreurs. »

Ces derniers sont surtout en quête de gain d’espaces intérieurs et extérieurs : une pièce supplémentaire en guise de bureau pour télétravailler, une maison avec jardin plutôt qu’un appartement sans balcon ni terrasse… Des produits que le neuf ne peut pas toujours offrir, en particulier à Paris et en petite couronne. « Le problème, c’est le prix d’achat du foncier qui plombe le prix de revient des opérations, analyse-t-il. Résultat, les promoteurs sont obligés de réduire les surfaces. » Les vendeurs dans l’ancien se frottent les mains.

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Date de réponse 29/09/2025