Alors que la nouvelle réglementation européenne abaissera à 87 décibels la limite d'exposition sonore quotidienne des travailleurs, un sondage rappelle que les deux tiers des actifs français (67%) se disent dérangés par le bruit sur leur lieu de travail.
Ce sondage est réalisé pour l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation au bruit. Il s'inscrit dans une campagne menée dans une trentaine de pays européens afin de lutter contre le bruit au travail.
Selon cette étude, réalisée auprès de 580 actifs à partir d'un échantillon de 1.005 individus, 67% des personnes interrogées se disent dérangées par le bruit sur leur lieu de travail, et 89% d'entre elles estiment que les entreprises devraient prendre des mesures pour réduire le bruit sur le lieu de travail.
La gêne est ressentie par 75% des personnes travaillant en région parisienne et par 74% des ouvriers.
Par ailleurs, une grande enquête conduite conjointement par la Direction des relations du travail (DRT) et la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a permis de constater qu’en France, l’exposition au bruit a augmenté : plus de trois millions de salariés sont exposés à un niveau sonore supérieur à 85 dB(A). Cette enquête (SUMER 2003) s’est déroulée de juin 2002 à fin 2003, avec le concours de plus de 20% des médecins du travail qui ont interrogé près de 50 000 salariés.
On y apprend notamment que certains secteurs comme l’industrie du bois, la métallurgie ou le BTP exposent au bruit plus de la moitié de leurs salariés.
L’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, rappelle qu’environ un tiers des travailleurs en Europe, soit plus de 60 millions de personnes, sont exposés à de forts niveaux sonores pendant plus d'un quart de leur temps de travail. Signalons enfin que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu la perte auditive due au bruit comme "la maladie du travail irréversible la plus prévalente".
J-P. Defawe
