Le ciment est issu d'un process de fabrication énergivore et émetteur de CO2. Il consiste, pour résumer, à broyer des morceaux de calcaire et d'argile, de manière à obtenir une farine qui, passée dans un four dont la flamme monte à 2000°C, donne ce que l'on nomme du clinker. En y ajoutant un peu de gypse, on obtient le ciment « classique » dit Portland ou, pour les initiés, Cem I.
Les équipes R&D de Lafarge ont mis au point un process permettant d'utiliser un taux de calcaire réduit, nécessitant une température de cuisson plus basse (~1300°C) et offrant un broyage plus facile.
Des essais viennent de valider la faisabilité d'une production à échelle industrielle. Le lancement des premiers produits, baptisé Aether®, est prévu en 2014.
Chez Holcim, numéro 2 mondial, on teste actuellement des procédés permettant de se contenter d'une température de 700°C.
D'autre part, depuis plusieurs années, les cimentiers développent des ciments substituant une part de clinker par des résidus d'aciéries, dits laitiers de hauts fourneaux, ou des déchets de centrales thermiques, communément appelés cendres volantes. Lafarge, premier producteur français, s'était fixé l'objectif de faire passer la part de ces ciments composés, regroupés par l'industriel sous l'appellation «ciments à taux réduit de CO2 », de moins d'un quart de sa production française en 2011, à près de la moitié sur l'année 2012.