« Chacun de vous peut contribuer à faire connaître le centre de ressources que nous inaugurons aujourd’hui pour promouvoir la gestion durable des eaux pluviales. Il est temps de capitaliser » ! Par la voix de Sébastien Dupray, directeur de sa direction risque, eau et mer, le Centre d’expertise et de recherches sur l’environnement, les risques, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a lancé cet appel aux collectivités, le 22 janvier à Rennes, à l’occasion de l’inauguration du centre de ressources L’eau dans la ville.
Une promesse du plan pluvial
Avec ce baptême inclus dans le Carrefour des gestions locales de l’eau (CGLE), le ministère de la Transition écologique tient la promesse du Plan national pour la gestion durable des eaux pluviales 2022-2024. Techniquement, le centre de ressources fonctionnait déjà depuis la fin de l’année dernière. Son lancement officiel ouvre une campagne de promotion en direction de l’ensemble des acteurs publics de la gestion de l’eau, et en particulier des plus de 1000 nouveaux adhérents au Cerema, devenu une émanation conjointe des collectivités et de l’Etat depuis la loi 3DS de février 2022.
L’organisme d’ingénierie publique relaie le message sur son site et dans ses organes d’information internes. Les 27 et 28 mars à Lens (Pas-de-Calais), le forum national de la gestion durable des eaux pluviales offrira une nouvelle occasion de mettre en valeur le nouveau centre de ressources. Piliers du Réseau francophone des animateurs eaux pluviales, deux organismes basés à Douai et Lyon le feront vivre au quotidien : l’Association pour le Développement Opérationnel et la Promotion des Techniques Alternatives en matière d’eaux pluviales (Adopta) et le groupe de recherche, animation technique et information sur l'eau (Graie).
Tremplin pour un réseau
Vitrine du centre de ressources, son site donne un accès rapide aux documents qui listent les aides à l’infiltration pluviale, via le portail dédié. Le contenu spécifique se décline dans quatre rubriques : comprendre, agir, s’inspirer et se documenter.
Mais au-delà de l’accès aux données, la valeur ajoutée du centre de ressources tient à son intégration dans la plateforme Expertise Territoire du Cerema : le Réseau francophone des animateurs eaux pluviales y anime la communauté d’acteurs publics actifs dans la perméabilisation de la ville.
Des freins persistants
« Nous ramons depuis 40 ans pour promouvoir cette approche. Grâce au Centre de ressources, les nouveaux chargés de mission spécialisés dans l’eau pluviale pourront s’y mettre directement », espère Elodie Brelot, directrice du Graie qui fête son quarantième anniversaire en 2025. Elle constate une vague de recrutements dans ce domaine, un mouvement soutenu par les agences de l’eau.
Même si l’adieu au tout tuyau suscite une adhésion croissante, la force de l’habitude freine toujours le passage à l’acte, en particulier parmi les aménageurs privés. Pour vaincre ces réticences, le centre de ressources compte sur la force de l’effet réseau et sur la légitimité du Cerema, « premier centre d’expertise conjoint de l’Etat et des collectivités » selon l’expression utilisée par Sébastien Dupray le 22 janvier au CGLE.
La nature s’institutionnalise
Dans son nouvel espace dédié aux solutions fondées sur la nature (SFN), l’événement annuel des acteurs de l’eau a mis en valeur le courant porteur qui pousse à la ville perméable : « A condition de s’intégrer dans les trames vertes et bleues et d’empêcher la prolifération des espèces exotiques envahissantes, la nature en ville offre une réponse potentielle aux risques d’inondation et aux îlots de chaleur urbaine », a souligné Fabien Kufel, chargé de mission de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), au cours de conférence la conférence sur les SFN qui a précédé le baptême du nouveau centre de ressources.
Relayée par l’Organisation des Nations-Unies, cette argumentation a convaincu le Partenariat français de l’eau, qui réunit les acteurs publics et privés du secteur. Associé à la Banque des territoires, cet organisme a publié un document de référence en ligne sur le thème « Eau et SFN », mis à jour à l’occasion du CGLE : un signe de plus de la lame de fond qui pousse à la renaturation urbaine, et sur laquelle surfe lL’eau dans la ville.