La territorialité énergétique se met en marche

Le consensus tant recherché en matière énergétique est-il sur le point d’aboutir ? « Le dialogue entre l’État et les collectivités locales se renforce depuis deux ans grâce au Grenelle, qui a marqué une véritable étape notamment dans le secteur de l’habitat», a jugé, jeudi 30 juin, lors d’Enerpresse Forum, à Deauville, Ronan Dantec, vice-président de Nantes Métropole.

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Schémas Régionaux Climat Air Energie - SRCAE

Alors que la réforme territoriale entrera en vigueur en 2014, la politique énergétique devient la pierre angulaire des territoires.

À Nantes, par exemple, le plan climat affiche «clairement» son objectif politique (diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre

en 2025 par rapport à 1990). Avec une politique publique quantifiée en termes d’impact CO2 notamment.

Pour Pierre-Franck Chevet, directeur de l’Énergie et du Climat, « l’État a besoin d’une démultiplication de l’échelon local pour atteindre ses objectifs climat-énergie. Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est lui qui paiera.

PCET et SRCAE

Chaque collectivité va pouvoir faire les meilleures propositions via les PCET [plan climat-énergie territorial] et les SRCAE [schémas régionaux climat-air-énergie], qui ont été un chemin de croix et dont le décret vient de sortir. On ne tiendra pas l’échéance de juin 2011. Mais les premiers schémas sortiront fin 2011 et les autres seront étalés sur le 1er trimestre 2012». Si les PCET -- à rendre avant décembre 2012 -- sont désormais obligatoire dans les communes de plus de 50 000 habitants suite au Grenelle, « il faut une vigilance sur leur contenu [...] en se donnant des objectifs les plus quantifiés possibles et en les suivant dans le temps », a mis en garde de son côté Virginie Schwarz, directrice exécutive Programme de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Quid des financements ?

Mais quid des financements ? «La rénovation du parc de logements anciens nécessite un milliard d’euros par an sur l’agglomération nantaise pour tenir nos objectifs climat-énergie. Il faudra capter des recettes complémentaires comme l’affectation d’une partie des permis carbone ou les fonds de cohésion de l’UE par exemple », a convenu Ronan Dantec. Autre piste évoquée par V. Schwarz : « la

mobilisation des entreprises -- un champ très mal couvert aujourd’hui ! Des travaux sont en cours entre l’Ademe et ATEE [Association Technique Energie Environnement]pour réfléchir auxmodalités afin de les aider à aller dans les PCET ».

Afin de prouver que ces fameux «objectifs quantifiés et ambitieux sur un temps court sont quelque chose d’accessible», Ronan Dantec, également porte-parole des collectivités locales dans la négociation mondiale sur le climat, a cité l’exemple du « Coach Carbone» : durant un an, 150 ménages représentatifs de l’agglomération nantaise ont été suivis dans le cadre d’ateliers climat pour évaluer leurs

émissions de CO2. Résultats concrets : une baisse de 20% sur l’alimentation et d’environ 45% dans les transports. Cette expérimentation a fait l’objet d’un «avis citoyen» le 25 juin dernier. Un enjeu qui passe aussi par l’information, «mais également par l’accompagnement et la médiation» pour V.Schwarz. Rompant avec l’esprit institutionnel des précédentes campagnes nationales, l’Ademe lance cet automne une première vague d’information sur les «labels Grenelle» pour les produits du bâtiment.

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