La Somme n'est pas à l'abri de nouvelles inondations cet hiver et au printemps, mais si celles-ci se produisaient elles seraient moins importantes que l'an passé, indique un rapport officiel disponible sur Internet.
"Partant de la situation hydrologique et sociologique de cet automne 2001, il faut maintenant se préparer à gérer une situation à risque au cours de l'hiver et du printemps prochains", indique le rapport définitif de la mission interministérielle d'expertise sur les inondations de la Somme du printemps 2001.
La nappe d'eau de la Somme était à un niveau relativement élevé à la fin de l'été 2000 après deux années humides, et à un niveau encore plus important à la fin de 2001, explique le document qui est daté du 21 décembre.
Cependant, les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets. En premier lieu, rappelle le rapport, la vallée de la Somme a reçu "d'octobre 2000 à 2001 des précipitations exceptionnelles", doubles de la normale et d'une durée de retour estimée à 150 ans. En second lieu, les travaux de drainage du lit et de renforcement des berges de la Somme et des digues, réalisés dans les derniers mois par le Conseil général de la Somme, devraient limiter l'ampleur de toute nouvelle inondation.
A 100 mètres cubes par seconde (m3/s) -le niveau atteint par la Somme au printemps 2001- on ne pourrait pas éviter les déversements mais ils seraient beaucoup plus courts que l'an passé, a commenté lundi un expert gouvernemental ne souhaitant être identifié.
A la suite d'une petite période pluvieuse, rappelle-t-il, la Somme a atteint 80 m3/s il y a une semaine mais n'a pas débordé alors qu'un débit de 74 m3/s avait suffi en 1994/95 à provoquer des inondations "significatives".
Les inondations du printemps 2001 entre la Haute Somme et Abbeville ont duré deux mois, rappelle le rapport. Si elles n'ont fait aucune victime, elles ont provoqué à leur "paroxysme, atteint mi-avril, l'évacuation de 1.100 personnes" et touché "plus de 100 communes, 2.800 maisons, 20 routes et la voie ferrée entre Abbeville et Amiens".
Les dégâts sont "supérieurs à un milliard de francs" (153 millions d'euros), sans compter le coût de la gestion de la crise, estime le rapport.