La qualité de l’eau des rivières du bassin Seine Normandie s’améliore

Si la qualité de l’eau des rivières du bassin Seine-Normandie s’est améliorée entre 2007 et 2010, les objectifs fixés par la directive «cadre sur l’eau» sont loin d’être atteints. L’Agence de l’eau Seine-Normandie a lancé l’élaboration d’un programme d’actions qui sera arrêté à la fin de l’année.

Les importants efforts consacrés depuis dix ans à la réduction des pollutions d’origine industrielle et domestique portent leurs fruits. Selon l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN), la qualité de l’eau des rivières s’est améliorée entre 2007 et 2010. Concernant l’état chimique, 25% des cours d’eau ont progressé et 31% sont en bon état. «Ce résultat cache une amélioration spectaculaire, indique Heri Andriamahefa, chef de service connaissance des milieux aquatiques. Si l’on retire le paramètre des hydrocarbures aromatiques polycycliques, les HAP - il s’agit de résidus de combustion d’hydrocarbures qui proviennent pour l’essentiel des pollutions atmosphériques ou du lessivage des routes - qui à lui seul déclasse un grand nombre de cours d’eau, on atteint 92% de rivières en bon état».

38% des rivières en bon état écologique

L’état écologique a quant à lui progressé de 15 points. En 2010, 38% des cours d’eau sont en bon état (contre 23% en 2007), ce résultat restant cependant inférieur à celui obtenu au niveau national (43%). Par ailleurs, certaines portions du bassin (11%) se sont dégradées sous l’effet de la poursuite de l’urbanisation, du vieillissement des réseaux ou du changement de mode d’occupation des sols.

Autre résultat encourageant: le risque d’eutrophisation a beaucoup régressé. Sur les 1 119 stations suivies en eau douce, seules 26 dépassent les niveaux considérés comme problématiques en termes de prolifération végétale et 23 présentent des problèmes d’oxygénation. Et sur le littoral, les épisodes de prolifération d’algues ont diminué.

Directive cadre sur l’eau

Les progrès enregistrés ne doivent pas faire oublier que les objectifs de la directive cadre sur l’eau sont loin d’être atteints. «En France, l’ensemble des bassins s’est vu fixer un objectif de deux tiers des rivières en bon état écologique en 2015. Pour le bassin Seine-Normandie, la marche à franchir est de 30%. Je pense que nous n’y arriverons pas», déclare Michèle Rousseau, directrice générale de l’AESN. Si la tendance observée se poursuit, nous atteindrons 45% de cours d’eau en bon état en 2015 et entre 60 et 70% en 2021 alors que l’objectif retenu est de 90%. Et si nous poursuivons les politiques engagées, nous n’atteindrons que 45% de rivières en bon état en 2021».

Réorientation du dixième programme

Au cours des années passées, l’effort a principalement porté sur la construction de nouvelles stations d’épuration. Il s’agit désormais de traiter les pollutions plus diffuses (agriculture, pluvial, mauvais branchements, artisanat diffus…). «On rentre dans une séquence plus compliquée à évaluer et à mettre en œuvre, souligne Michèle Rousseau. Par exemple, une fois achevée la modernisation de l’usine d’épuration Seine-Aval, à Achères (Yvelines), la pollution proviendra principalement du contournement des réseaux».

L’agence a engagé l’élaboration d’un programme d’actions 2016-2021 destiné à amener les masses d’eau en bon état écologique. Arrêté en fin d’année avant d’être soumis à enquête publique, il permettra de réorienter le dixième programme de l’Agence de l’eau Seine-Normandie (2013-2018) qui doit être revu à mi-parcours.

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