Ce sont aujourd'hui 39 associations de surveillance de la qualité de l'air (Asqa) qui analysent jour et nuit l'air que nous respirons. Mais, si la surveillance est désormais effective dans toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants et dans 36 villes de moindre importance, elle n'est effectuée que sur les principaux polluants classiques, à savoir SO 2, NOx, particules, plomb et ozone.
La révision en cours des directives européennes va accroître encore la charge de travail des Asqa, avec l'arrivée de sept nouvelles familles de polluants à surveiller : hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), benzène, monoxyde de carbone (CO), cadmium, arsenic, nickel et mercure.
D'après l'Ademe, le parc français d'analyseurs et de préleveurs automatiques compte aujourd'hui plus de 2 000 unités et une vingtaine de camions-laboratoires mobiles.
Polluants classiques
Pour les polluants classiques (SO2, NO2, plomb, ozone...), les techniques de mesure par chimiluminescence, fluorescence et absorption d'UV sont éprouvées depuis des années. On note, en revanche, l'arrivée de la technologie DOAS (spectroscopie optique par absorption différentielle) qui permet de mesurer simultanément plusieurs polluants sur un faisceau long d'une centaine de mètres. Une dizaine de réseaux (Paris, Strasbourg, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand, Nantes...) l'ont déjà adopté. « C'est un outil formidable pour fournir un indice de la qualité de l'air explique Rémy Stroebel, ingénieur en charge de la surveillance de la qualité de l'air à l'Ademe. »
Benzène
Les premiers chromatographes en phase gazeuse commencent également à être utilisés sur le terrain. La méthode de mesure analyse les BTX (benzène, toluène, xylène) comme le prévoit la directive européenne sur la qualité de l'air. Ces polluants, fortement suspectés d'être cancérigènes, sont des composés organiques volatiles présents surtout en sortie des pompes à essence dans les stations-service. Mais ces appareils de mesure sont encore coûteux et d'un fonctionnement complexe. Pour réaliser des mesures en temps réels, on envisage une lecture des spectres infrarouges des molécules par lasers. Les mesures des autres composés organiques volatiles, prévues par la directive européenne, sont encore plus délicates. Notamment pour les hydrocarbures polycycliques (HAP) - issus des combustions à haute température - qu'on trouve à la fois sous forme particulaire et sous forme liquide.
Particules fines en suspension
Les particules fines (inférieures à 2,5 microns) - en majorité émises par les moteurs Diesel et responsables de cancers pulmonaires - sont également étudiées avec attention par les chercheurs. En France, la méthode dite des « fumées noires » (analyse par réflectométrie) est désormais remplacée par la mesure par gravimétrie (mesure des concentrations massiques). Aujourd'hui, 250 appareils de mesure en continu des PM10 (inférieures à 10 microns) sont installés dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants. En liaison avec Airparif, l'Inéris travaille sur un capteur électrochimique capable d'isoler les particules fines.
PHOTOS : (Page ci-contre) Mesure de la pollution de l'air en haut de la tour Saint-Jacques, à Paris, par la société Airparif.
(Ci-dessus) Des sociétés comme Néréides et Environnement S.A. proposent des équipements de chromatographie en phase gazeuse pour l'analyse de composés organiques volatiles (COV).
TABLEAU : Matériels d'analyse et de surveillance de la qualité de l'air extérieur Principaux fournisseurs pour le marché français (type d'analyse, technique de mesure et fournisseurs)