La programmation énergétique de la France entame son marathon à l'Assemblée nationale

Les députés se penchent depuis ce lundi 2 juin en commission des affaires économiques sur la proposition de loi Gremillet de programmation énergétique avant son examen par l'Assemblée nationale mi-juin qui ouvrira la voie à la publication de la feuille de route énergétique de la France.

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La programmation énergétique doit arbitrer entre la part à accorder au nucléaire et celle pour les énergies renouvelables.

La proposition de loi Gremillet de « programmation énergétique » fait son entrée à l'Assemblée nationale. La commission des affaires économiques se penche en effet à partir de ce lundi 2 juin sur le texte qui déterminera  la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050 mais suscite de fortes divisions sur le partage entre le nucléaire et les renouvelables.

L'examen de ce texte, déjà adopté en première lecture par le Sénat en octobre 2024, se tiendra avant la publication du décret sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), avait annoncé le Premier ministre, François Bayrou, lors du débat sans vote fin avril sur la souveraineté énergétique de la France. Ce décret est très attendu par les acteurs du secteur pour lancer des appels d'offre, notamment pour l'éolien en mer.

Lors du volet au Sénat de ce débat le 6 mai, François Bayrou avait donné comme priorité « de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées » et défendu un « mix électrique » associant une « orientation de base pro-nucléaire » à un « soutien raisonné aux énergies renouvelables ». Le « socle de notre mix électrique doit être la production d'énergie nucléaire », avait-il déclaré.

Le projet de planification prévoit à ce stade de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d'environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035.

En rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait de fermer des réacteurs, le nouveau texte acte une relance de l'atome, avec la construction de six nouveaux EPR2. L'ambition du rythme de déploiement des renouvelables est confirmée, en particulier pour l'éolien en mer.

Un tiers de l'électricité consommée en France d'origine renouvelable en 2024 selon un rapport

La production d'électricité renouvelable, qui comprend aussi les exportations, « a atteint un nouveau record » l'an dernier, à 150 TWh, en hausse de 9,8% par rapport à 2023, indique le rapport publié par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) avec l'Agence ORE (Opérateur de réseaux d'énergie) et les gestionnaires de réseau de distribution d'électricité Enedis et de transport RTE. A titre de comparaison, la production nucléaire en France s'est établie à 361,7 TWh en 2024 selon EDF.

« Cette forte hausse est très largement portée par l'augmentation constante de la production d'électricité renouvelable à partir d'énergie solaire (+10%) et une forte augmentation de la production hydraulique (+27%) », indique le document qui dresse l'état des lieux des principales filières de production d'électricité de source renouvelable.

En matière de capacités installées (potentiel maximum de production), la filière hydraulique est la deuxième filière de production d'électricité française avec 25,7 gigawatts GW, juste derrière le nucléaire 61,4 GW.

L'hydraulique a couvert 15,8% de l'électricité consommée en France en 2024, devant l'éolien terrestre (9,6%) et le solaire (5,7%), tandis que l'éolien en mer, dont les parcs sont en cours de déploiement, a couvert 0,9% des besoins.

Pour la première fois l'an dernier, la capacité du parc solaire (24,3 GW) a excédé celle du parc éolien terrestre (22,8 GW). L'éolien en mer a accru ses capacités de 665 MW pour les porter à 1,5 GW.

De son côté, le parc de production d'électricité à partir des bioénergies (bois-énergie, biogaz, déchets de papeterie...) s'est élevé à près de 2,3 GW et a représenté 1,9% de l'électricité consommée.

En matière de production d'origine renouvelable, l'hydraulique prend la première place du podium avec 69,8 TWh d'électricité produite en 2024 (+27,3%), devant l'éolien terrestre (42,8 TWh, -12,6%) et le solaire (24,8 TWh, +10,3%). La biomasse (8,5 TWh, +1,5%) et l'éolien en mer (4 TWh, +111,2%) ferment la marche.

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