Les lettres recommandées constituent un marché particulièrement rentable pour le groupe La Poste : 218 millions de lettres sont envoyées chaque année, dont 84 % par les entreprises ! Pourtant, le développement des échanges électroniques et surtout leur récente validité juridique ont fait craindre le pire au groupe La Poste. Au lieu de jeter l'éponge, l'entreprise publique a contre-attaqué en annonçant, en septembre 2002, le lancement d'une lettre recommandée électronique (voir « Le Moniteur » no 5156 du 20 septembre 2002 et « Le Moniteur » no 5171 du 3 janvier 2003).
Vingt mois plus tard, ce lancement est enfin effectif. Dans un premier temps, le recommandé électronique prend un format hybride. Après s'être constitué un compte électronique, l'utilisateur (particulier ou entreprise) envoie à une adresse physique son document dans l'un des 200 formats acceptés par la plate-forme (Word, PDF, etc.). La Poste récupère ce document dématérialisé, l'imprime, le met sous pli et l'amène à destination par un vrai facteur. Au final, l'opération fait gagner du temps à l'expéditeur, qui n'a plus à se déplacer.
Un surcoût de 46 %
Selon une étude réalisée par Ernst & Young pour La Poste, une entreprise économiserait jusqu'à 50 % des coûts liés à la fonction de responsable courrier. Reste que le prix de la lettre recommandée augmente de 46 % ! Le prix de base pour un envoi électronique d'une page recto noir et blanc avec avis de réception est de 6,24 euros (5,25 euros si l'entreprise a souscrit un abonnement annuel de 330 euros), contre 4,30 euros actuellement... Pour La Poste, ce surcoût est justifié pour un service offrant une valeur ajoutée (impression et mise sous pli). En attendant la lettre recommandée tout électronique, dont le lancement est envisagé courant 2005, La Poste réfléchit à un autre service payant : obtenir la présentation des plis recommandés sur rendez-vous, à l'adresse du destinataire.
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