Avec des économies de carburant de l’ordre de 25%, l’efficacité énergétique de la motorisation hybride n’est plus à démontrer. Pourtant celle-ci tarde à se généraliser dans les engins de chantier. Lors du salon Intermat qui s’est tenu à Paris le mois dernier, peu de nouveautés hybrides ont été dévoilées.
A tout seigneur, tout honneur, Komatsu a présenté la nouvelle version de sa HB 215 LC, dont le premier modèle peut, avec 3 000 unités, revendiquer le titre de pelle hybride la plus vendues au monde. Elle adopte la technique des super-condensateurs électriques, tout comme sa concurrente la Hitachi ZH 210 LC, elle aussi présente sur le salon à côté d’une nouveauté : la ZW 220, une chargeuse sur pneus de 3 m³ elle-aussi Diesel/électrique. La première chargeuse à motorisation hybride qui sera commercialisée ? « Pas encore. Elle reste pour l’instant à l’état de prototype » admet Hitachi. On se souvient que Volvo avait, dès 2006, présenté une chargeuse de cette catégorie fonctionnant selon le même principe pour, finalement, ne jamais la commercialiser.
Tout aussi hypothétique reste la commercialisation de la Case CX 210 hybride. Cette machine est vendue au Japon sous la marque Sumitomo avec le nom de SH 200 HB mais rien ne confirme qu’elle sera mise aux normes « CE » et importée en Europe par Case. Plus sûr sera l’apparition l’année prochaine d’une autre pelle japonaise un peu plus petite, la Kobelco SK80H. « Elle est actuellement commercialisée au Japon dans sa version 9. Quand elle passera en version 10, nous l’importerons en Europe » confirme Makoto Kato, directeur général de Kobelco Construction Machinery Europe.
Frilosité des constructeurs
Mis à part ces produits japonais, peu d’engin à motorisation hybride lors d’Intermat 2015. La Liebherr dévoilée il y a deux ans lors d’un salon en Allemagne était une machine d’étude qui n’a pas dépassé le stade du prototype. Liebherr a tout de même inscrit à son catalogue un treuil pour pelle à câble doté d’un système de récupération d’énergie, mais il ne s’agit pas d’un moteur en tant que tel. Même principe chez Manu Lorraine, présent à Intermat, dont le système Eco’nergy modifie le circuit hydraulique mais ne touche pas au moteur lui-même.
La frilosité des constructeurs face à la motorisation hybride s’explique par des cours du pétrole relativement bas. Le 15 mai 2015, le prix moyen du litre de gazole non routier en France était de 0,80 euros, toutes taxes comprises. Sachant qu’une pelle de 20 t fonctionne autour de 1 500 heures par an, qu’elle consomme environ 13 l/h (consommation mesurée d’une Liebherr R922) la motorisation hybride fait économiser 4 000 euros par an. Un retour sur investissement modeste au regard du coût élevé de cette option.