Solidarité et logement sont les deux points forts du budget 2006 de Paris, discuté lundi et mardi à l'Hôtel de Ville et qui devrait être adopté sans suspense, les alliés Verts du maire PS Bertrand Delanoë ayant déjà annoncé qu'ils le voteraient.
Plus d'une centaine de voeux et amendements -dont 35 Verts, 53 UMP- seront discutés par le Conseil de Paris, le vote étant prévu mardi.
Ce budget, le plus important d'une collectivité locale en France, comprend un volet dépenses de 6,7 milliards d'euros hors remboursement de la dette (6,4 mds d'euros au budget 2005). Les dépenses de fonctionnement augmentent de 4,6%, celles d'investissement de 1,3%.
Un projet "copie conforme des précédents", qui ne donne pas la priorité à l'investissement, a regretté l'UMP.
Pour la sixième année consécutive, les taux des quatre impôts locaux n'augmenteront pas, conformément à l'engagement de campagne de Bertrand Delanoë, et en dépit de l'insistance des Verts qui souhaiteraient un budget "moins contraint".
La droite en revanche demandera une baisse de 1,5% des impôts et la réduction équivalente des dépenses de fonctionnement.
L'effort de solidarité augmente de 13% par rapport à 2005 avec une "rénovation en profondeur" des politiques d'insertion.
Le logement social bénéficie d'une hausse des crédits de 14,6%. La dotation du compte foncier pour création de logement social est doublée à 100 M d'euros, le PCF demandant un effort encore accru. La droite aussi, mais pour créer du logement intermédiaire.
Une convention signée avec l'Etat prévoit le financement de 4.000 logements sociaux par an. La mairie a fait savoir que "si l'Etat y est prêt", elle est "disposée" à aller au-delà. Les communistes en demandent 5.000.
Les Verts demanderont une garantie pour demandeurs de logements sociaux à même d'accéder au secteur privé -même si une collectivité locale ne peut se porter garante.
Ils souhaitent aussi un plan de 5.000 places pour les foyers de travailleurs migrants et l'ouverture des 21 restaurants de la ville aux associations distribuant des repas les soirs d'hiver. Un geste d'un coût de 50.000 euros, qui devrait être accepté.
Par ailleurs, seront créés 850 places de crèche, 8,8 hectares d'espaces verts, une patinoire, deux piscines, 7 écoles, un collège et 9 maisons des associations.
Les Verts devraient demander la gratuité des transports en commun parisiens pour bénéficiaires de la CMU. Faute de proposition satisfaisante de la mairie -les négociations se poursuivront ce week-end- ils pourraient maintenir l'amendement, qui pourrait être voté par la droite.
En septembre, le vote par la droite d'amendements Verts refusés par le PS avait provoqué une crise dans la majorité municipale.
Les socialistes proposeront des tarifications spécifiques pour les plus démunis.
Lors de conseil, le groupe UMP demandera un audit général, budgétaire et financier, des comptes de la ville.