La France devra aller « au-delà des six premiers EPR » annoncés pour la relance du nucléaire, a indiqué, le 7 janvier dans une interview à la Tribune Dimanche, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
La ministre enfonce ainsi le clou, près d'un mois après une récente annonce d'Emmanuel Macron sur le sujet : « Il faut du nucléaire au-delà des six premiers EPR puisque le parc historique ne sera pas éternel », a-t-elle déclaré à l'hebdomadaire, à quelques semaines de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi relatif à la souveraineté énergétique.
Un texte qui, s'il acte ces huit réacteurs, ne donne pas d'objectifs précis de développement des énergies renouvelables d'ici à 2030.
La rédaction du texte « reste neutre technologiquement », a assuré Mme Pannier-Runacher, selon qui, pour faire passer en France de plus de 60% à 40% en 2035 la part des énergies fossiles dans le mix énergétique, « il s'agit d'engager, après 2026, "des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts"».
Une puissance qui correspond « à la puissance de huit EPR, sans graver dans le marbre telle ou telle technologie », a affirmé la ministre.
Le texte, toutefois, « rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique d'ici à 2025 », a indiqué la ministre qui n'a pas fermé la porte au fait d'aller encore plus loin, qualifiant de « bon objet de discussion avec les parlementaires » un objectif au-delà de ces 14 EPR.
Régulation et enfouissement
Parmi les autres mesures portées par ce projet de loi, la ministre mentionne deux volets consacrés à la « régulation des prix » et à la « protection des consommateurs », qui prévoient notamment l'obligation pour les fournisseurs de « transmettre un échéancier mensuel et une estimation annuelle à chaque changement de contrat », ainsi que des sanctions plus rapides pour « les fournisseurs voyous ».
Par ailleurs, la ministre a indiqué que la question des infrastructures de recyclage des combustibles nucléaires serait au menu du prochain Conseil de politique nucléaire (CPN), prévu en janvier, n'excluant pas de « construire de nouvelles capacités ».