Le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), Alain Grizaud, appelle François Bayrou à joindre les actes à la parole.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, le patron de l’organisation professionnelle a d’abord salué la place accordée, lors du discours de politique générale, aux problématiques de transports qualifiées de « condition même de l’égalité des droits sur le territoire ». Mais en cette période de disette budgétaire qui conduira l’exécutif à réaliser une série d’arbitrages afin de boucler sa loi de finances pour 2025, il s’inquiète que les moyens indispensables à cette ambition se trouvent sacrifiés.
« Le précédent gouvernement avait pris l’engagement de créer une nouvelle recette pour permettre aux régions de financer les mobilités », rappelle-t-il dans sa missive.
Pour la création de « ressources affectées »
Sanctuariser les capacités d’investissement de conseils régionaux qui doivent tenir le rôle de chefs de file des mobilités du quotidien, des trains express aux réseaux routiers et aux futurs services express métropolitains, telle est la principale préoccupation du président de la FNTP.
D’où sa première demande que ces collectivités puissent être autorisées à prélever une part du versement mobilité. « C'est l'outil le plus efficace au service de la politique des mobilités d'un territoire car c'est une ressource affectée exclusivement au financement des infrastructures », souligne-t-il.
Il y voit même l'opportunité de « combler les disparités entre nos territoires », rappelant que la région Île-de-France avait pu bénéficier d'une augmentation du plafond du versement mobilité pour investir massivement dans ses infrastructures.
« J’émets également le souhait que l’ensemble des autorités organisatrices de mobilité, dont les régions, puisse augmenter le plafond du versement mobilité de 0,2 % dans les territoires engagés pour un projet de service express métropolitain », a-t-il conclu, rappelant que la décarbonation des mobilités passera immanquablement par le réaménagement des équipements existants.