Le consortium "Eoliennes en Mer Manche Normandie", réunissant EDF Renouvelables et le groupe canadien Maple Power, sera chargé de construire le plus grand parc éolien en mer prévu à ce jour en France, attendu au large de la Normandie d'ici à 2031, a annoncé lundi 27 mars le ministère de la Transition énergétique.
Ce parc "Centre Manche 1" avec "un maximum" de 47 éoliennes sera d'une puissance d'un gigawatt (GW), de quoi alimenter 800.000 foyers en électricité. Les éoliennes seront installées à 32 km des côtes.
Le groupement, opposé dans cet appel d'offres à cinq concurrents, a proposé un tarif "très compétitif" de vente de la future électricité, indique le ministère.
Ce prix s'élève à moins de 45 euros le mégawattheure (MWh), a précisé la ministre Agnès Pannier-Runacher au journal La Presse de la Manche. Le précédent parc offshore attribué, celui de Dunkerque en 2019, avait également été remporté par EDF, sur la base du tarif inédit de 45 euros (quand ces technologies étaient encore à 200 euros le MWh il y a quelques années).
Débats publics
Selon le ministère, l'appel d'offres du parc "Centre Manche 1" a permis d’introduire aussi de nouveaux critères "renforçant le rayonnement du projet sur l’économie locale et l’environnement", les offres des candidats ayant été notées sur divers engagements: recyclage des pales, contribution à un fonds de protection de la biodiversité, taux de recours à des PME pour la construction et l’exploitation, recours à l’investissement participatif, etc.
Désormais, huit parcs éoliens en mer ont à ce jour été confiés à des opérateurs, largement dominés par EDF.
Le tout premier, face à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a été inauguré à l'automne dernier, 10 ans après son attribution: 80 éoliennes qui doivent assurer l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 700 000 personnes.
Plusieurs projets sont aussi dans les tuyaux, notamment dans la technologie émergente de l'éolien flottant, en particulier en Méditerranée mais pas seulement: le cahier des charges pour le champ flottant de 250 MW en sud Bretagne est attendu en avril, pour une attribution prévue fin 2023.
Agnès Pannier Runacher a également présenté la sélection des candidats qui participeront aux dialogues concurrentiels pour les deux projets de parcs éoliens en mer situés au large de l’Ile d’Oléron (AO7) et de la Normandie (AO8). L’attribution de ces deux parcs interviendra au début de l’année 2024, pour une mise en service prévue en 2032.
AO7 (1000 MW) : Ocean Winds, Groupement Energies du Méridien (Corio Generation et Qair Eolien Posé Oléron), Groupement Eoliennes en Mer Oléron (EDF Renouvelables et Maple Power), RWE, Iberdrola, Océaole, Eni Plenitude, Groupement Oléron Energies Marines (TotalEnergies et Jera Power), Skyborn-Cobra.
AO8 (1500 MW) : Alliance formée par Vattenfall, Skyborn Renewables et la Banque des Territoires, Groupement Eoliennes en Mer du Suroit (EDF Renouvelables et Maple Power), Ocean Winds, Groupement Cotentin Energies (TotalEnergies et RWE), Iberdrola, Groupement Energies du Méridien (Corio Generation et Qair Eolien Posé Oléron), Eni Plenitude
Alors que la France compte accélérer le déploiement de cette énergie, quatre grands débats publics vont se tenir cette année pour déterminer, par grande façade maritime, le positionnement des futures zones concernées.