"En France, le logement social peut être de qualité, et même d'avant-garde", a constaté lundi la ministre du Logement, Christine Boutin, après avoir parcouru l'exposition "Vers de nouveaux logements sociaux", qui ouvre le 17 juin aux visiteurs de la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris. Face aux architectes des seize "magnifiques projets" présentés (Edouard François, Dominique Jakob, Frédéric Borel, etc.), elle a insisté sur leur devoir de "proposer un autre habitat (...), à la mesure de l'Homme".
Flattés, les concepteurs n'en restent pas moins lucides, critiquant à l'unisson les "lourdeurs" administratives, règlementaires et financières qui refroidissent leurs tentatives d'améliorer la qualité des logements (volume, lumière, flexibilité, confort, espace privatif extérieur, etc.). Ils ont aussi accueilli tièdement l'idée de Christine Boutin de lancer un concours pour renommer les logements dits sociaux, afin d'en "faire tomber l'image négative" auprès du grand public.
Alternatives
Les priorités sont ailleurs. "Les organismes HLM doivent se prendre par la peau du cou pour construire des logements sociaux là où existent les besoins", a lancé Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. L'établissement, mécène de l'exposition, dit "assumer environ 70% du financement de la construction de logements sociaux neufs et de la réhabilitation du parc ancien". Selon Augustin de Romanet, "le logement social, laboratoire d'architecture, ne doit pas un être une punition pour les habitants, mais un lieu formidable et à bon prix".
"Combien de projets de logements sociaux sont d'une banalité à pleurer ?", interroge de son côté Francis Rambert, directeur de l'Institut français d'architecture. L'exposition, en guise de réponse, présente des "alternatives" possibles, puisées dans un "excellent vivier d'architectes", soutenus par de "trop rares maîtres d'ouvrage" (Domofrance, Paris Habitat, Le Foyer Rémois, etc.), décrit-il. Les opérations choisies se distinguent par leur typologie : habitat groupé, maison individuelle ou même tour réhabilitée. Mais toutes ont en commun "d'être faites pour la personne" et "d'être aimables avec la ville", conclut Jean-François Pousse, commissaire de l'exposition.

