La période pré-électorale n’était, à l’évidence, pas très favorable aux communications sur le « green business », d’autres priorités se révélant plus prégnantes. La Caisse d’Epargne a donc attendu ce 10 mai pour présenter une filiale créée en février dernier, Valoenergie, qui lui permet d’être « la première banque à accompagner ses clients dans la valorisation de leurs économies d’énergie ».
Dès l’instauration du dispositif des certificats d’économie d’énergie, en 2006, la banque en a fait profiter ses clients, les collectivités locales et les bailleurs sociaux, sachant qu’elle gère un parc de 150 000 logements sociaux. Souhaitant étendre ce service à l’ensemble des parties prenantes (PME, associations et, bien évidemment, les syndics de copropriété pour les immeubles de plus de 40 lots auxquels un décret tout récent impose, d’ici cinq ans, un audit énergétique, etc.), elle a dû, aux termes des textes régissant la deuxième période du dispositif, se constituer elle-même en « obligé ». Pour ce faire, elle s’est associée à deux « petits » distributeurs de fioul domestique qui ont chacun 0,10 % de la structure collective ainsi créée sous le nom de Valoenergie. « Les crédits verts, les Livrets verts ne suffisent pas », explique Cédric Mignon, directeur de la Banque des Décideurs en Région Caisse d’Epargne. Il fallait créer « un outil propre, qui va nous servir à développer notre stratégie green business, grâce aux certificats d’économie d’énergie ».

Début de la consultation, le 14 mai, sur la 3ème période du dispositif des CEE
Mais comment jouer la différence dans « la jungle actuelle » du dispositif qui a vu se créer une vingtaine de structures collectives (25 à ce jour)? En proposant une offre complète, de l’audit énergétique à l’accompagnement dans la réalisation des travaux (la maîtrise d’œuvre est assurée par le Bureau d’études et de conseil techniques – BECT, filiale à 100 %), mais aussi en rassemblant un volume important de certificats d’économie d’énergie qui seront vendus aux plus offrants, les grands obligés que sont EDF, Total, GDF Suez, les centres Leclerc, etc. Car, pour les responsables de la Caisse d’Epargne, nul doute que le dispositif sera prolongé au-delà de la période en cours et vraisemblablement renforcé, avec un objectif qui devrait au moins être multiplié par 3, par rapport aux 345 TWh en jeu actuellement. Fort probable donc que les groupes précités constituent des « stocks » de CEE, avec l’aide, notamment, de Valoenergie. La consultation sur cette troisième période s’ouvrira lundi prochain 14 mai, sous la houlette de la Direction générale de l’Energie et du Climat, apprenons-nous.
Pour la banque, cette nouvelle filiale (qui compte cinq personnes actuellement) est « une première brique » dans la stratégie green business, dont le bilan devrait être tiré d’ici neuf mois à un an. L’objectif est, quoi qu’il en soit, que d’ici trois ans, plus de 1 000 entreprises bénéficient du dispositif pour un volume total de 5 000 GWh, soit un gain de 20 000 euros en moyenne par client. La « suite » devrait s’organiser autour du client particulier, laisse entendre Cédric Mignon.
S’il est un secteur sur lequel une banque doit être présente aujourd’hui, c’est le green business, conclut le directeur de la Banque des Décideurs en Région Caisse d’Epargne. Cette dernière a « fait ses comptes », si l’on peut dire. Sur un besoin d’investissements dans ce secteur évalué à 10 milliards d’euros par an, elle compte, à l’horizon de trois ans, en assurer le financement à hauteur de 1,5 milliard (dont 700 millions d’euros, sur les 3,4 milliards attendus pour la maîtrise de l’énergie).