« Les récents rapports du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes montrent que 22 % de femmes ont dû faire face à une situation de harcèlement sexuel dans leur vie professionnelle. Ce chiffre inacceptable doit nous alerter collectivement sur [ces phénomènes] et leurs effets délétères sur la qualité de vie et le bien-être des salariés », soulève Laurent Giovachini, président de la Fédération Syntec.
L’organisation professionnelle vient de signer, avec le Cinov et les syndicats de la branche des bureaux d’études techniques et des cabinets d’ingénieurs-conseils (Betic) -à l’exception de la CGT-, un accord relatif à la lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail.
« Outil promotionnel au service de la branche »
Le texte, adopté le 28 février, « n’a pas été négocié sous la contrainte », réagit Dominique Van Moerkercke, vice-président aux affaires sociales du Cinov, qui dit n’avoir « pas eu connaissance de signalements parmi les TPE et PME que nous représentons. S’il en existe, leur nombre ne doit pas être significatif ». Et de citer a contrario un accord signé sur le sujet dans la publicité sous l’impulsion du mouvement #meetoo.
« Notre approche patronale est résolument volontariste, dans un contexte où la branche souffre d’un manque de personnel féminin. D’où nos tentatives depuis de nombreuses années pour attirer davantage de professionnelles dans les métiers de l’ingénierie, à l’image de l’évènement les Talentes, qui valorise des parcours exceptionnels de femmes au sein de la profession », contextualise Dominique Van Moerkercke. « Autrement dit, ce nouvel accord constitue davantage un outil promotionnel qu’un texte défensif. »
Le texte vise donc en premier lieu à améliorer la sensibilisation et la prise de conscience des employeurs, des salariés et de leurs représentants à l'égard du harcèlement sexuel et des agissements sexistes, afin de mieux prévenir ces phénomènes et les éliminer. Dans l’optique de mieux identifier ces situations, il généralise notamment la formation à tous les managers –qui sera prise en charge par la branche.
Boîte à outils pour les petites structures
« Une partie de l’accord est orientée « grands groupes », qui disposent d’un service RH, et où siègent un CSE et des organisations syndicales, pointe Dominique Van Moerkercke. Le texte apporte néanmoins également des outils indiquant la marche à suivre pour les petites structures qui pourraient se trouver démunies dans certaines situations, par exemple en cas de signalement en interne.»
L’accord propose aussi un guide pour intégrer les agissements sexistes et le harcèlement sexuel au sein du document unique d'évaluation des risques professionnels, ou encore des campagnes de sensibilisation clé en main à destination des entreprises.