L’UFE refait les comptes de la transition énergétique

L’Union française de l'électricité milite pour une transition énergétique au moindre coût et insiste sur l'importance des mesures d'efficacité énergétique.

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L’ordre de priorité des actions d’efficacité énergétique

Alors que la ministre de l’Énergie devait clôturer, mardi 17 juin, le colloque l’Union française de l'électricité, elle a fait savoir la veille qu’elle ne pourrait s’exprimer, quelques heures seulement avant de présenter mercredi 18 juin les « grandes lignes du projet de loi et des actions pour le nouveau modèle français de l’énergie ».

D’autant plus que lundi 16 encore tous les arbitrages sur ce texte législatif n’étaient pas arrêtés, des observateurs faisant état, par exemple, de trois options toujours en lice concernant le nucléaire. L’absence physique d’un représentant du gouvernement à son colloque a quelque peu froissé l’UFE. Déjà que la ministre n’a toujours pas rencontré directement son président, Robert Durdilly.

« Le gouvernement a du mal à travailler avec les entreprises », a déclaré à Enerpresse Jean-François Raux, délégué général de l’UFE. Mardi 17 juin, l’Union française de l’électricité a abattu ses dernières cartes. Son message ? « Il faut réussir la transition énergétique au moindre coût ». Avec comme corollaire que la transition passe par une stratégie bas carbone visant à décarboner l’économie et notamment le secteur énergétique qui est responsable de 98 % des émissions de CO2. On connaît la position de l’organisation patronale qui en découle à savoir que « le développement des énergies renouvelables doit être corrélé à la diminution du recours au pétrole (transport et chauffage) ».

Arrivée à ce point de la démonstration, l’UFE interpelle sur les actions d’efficacité énergétique. Elle préfère le progrès technique qui a un impact, avance-t-elle, « 10 fois plus important en termes d’économies d’énergie que l’efficacité énergétique telle qu’elle a été conçue depuis le Grenelle de l’environnement ». Des actions d’efficacité énergétique doivent être engagées mais encore faut-il qu’elles soient « bien hiérarchisées et bien ciblées » pour ne pas pénaliser le pouvoir d’achat des consommateurs. Deux autres conditions doivent être respectées pour réussir la transition au moindre coût, selon l’UFE. Les subventions aux technologies matures doivent être réduites et à terme être supprimées. Il convient de mettre en compétition les projets de chaque technologie mature pour retenir les plus performants. Elle va encore plus loin en plaidant pour une mise en compétition, à terme, des technologies entre elles.

Concernant le « rééquilibrage » du mix électrique, l’UFE a fait ses comptes sur la base des travaux de la Cour des comptes. Il en ressort que le remplacement de 20 GW de capacités nucléaires – volume évoqué par la DGEC devant la Commission d’enquête sur les coûts de la filière nucléaire – par des capacités ENR coûterait 210 milliards d’euros (sans compter la prise en compte des besoins de back-up). En regard, elle observe que le coût de prolongation de 10 ans de 20 GW de capacités nucléaires s’affiche à 35 mds €.

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