Du 26 décembre 2006 au 15 janvier 2007,la Tour Dexia, située place Rogier à Bruxelles, fut le support d’une installation urbaine interactive imaginée par l’agence collaborative d’art et de design digital LAb[au], Laboratory for architecture and urbanism. Fondé en 1997 à Bruxelles, le studio comprend quatre membres, Manuel Abendroth, Jérôme Decock, Alexandre Plennevaux et Els Vermang, dont l’activité principale consiste à concevoir des œuvres interactives ainsi que des performances et scénographies audiovisuelles pour lesquelles ils développent des logiciels et des interfaces spécifiques. Depuis 2003, ils animent en parallèle à Bruxelles la galerie d’art digital dénommée MediaRuimte.
Baptisé Touch, le projet imaginé pour la Tour Dexia se matérialise par une borne installée sur la place, au pied de l’édifice, borne qui permet d’interagir avec ce dernier, l’objectif étant d’établir une relation entre la tour, les utilisateurs et les passants sur un mode participatif. Nouveau venu dans le skyline bruxellois, le bâtiment haut de 145 mètres a été réalisé en 2006 en lieu et place de l’ancienne tour du théâtre national par les agences Philippe Samyn & Partners et M. & J.-M. Jaspers-J. Eyers & Partners, avec le concours de l’éclairagiste Barbara Hediger. La tour ne compte pas moins de 4 200 fenêtres réparties sur 38 étages, toutes équipées de LEDs et pouvant être colorées individuellement. Le dispositif transforme ainsi la façade en un écran aux possibilités infinies. Placée sur l’axe principal nord-sud de Bruxelles, la borne prend la forme d’un grand meuble aux angles arrondis, réalisé en bois et fibre de verre et recouvert d’une peinture époxy blanche. Elle se décompose en trois parties, chacune correspondant à une fonction spécifique. La première invite les utilisateurs à interagir avec la tour via un écran tactile intégré et un système intuitif accessible à tous, tandis qu’un deuxième écran vertical formalise ces interactions par projection, ce qui permet aux passants d’appréhender le processus en cours. Le troisième élément diffuse, quant à lui, lumière et son au sein de la borne. Le principe d’interaction en temps réel réagit à la fois aux signaux statiques et dynamiques des utilisateurs, capturant différents paramètres comme la direction (verticale, horizontale, diagonale), la durée (se répercutant sur la taille), la largeur (doigt, main, bras…), la vitesse (vélocité et poids)… L’ensemble et la combinaison de ces paramètres se traduisent par un langage abstrait et dynamique d’éléments graphiques déduits de l’architecture (points, lignes, surfaces) qui se répercute sur la tour par transmission informatique. Chaque signal définit la couleur du fond vers laquelle va évoluer la couleur de la tour par transformation des coordonnées spatiales en coordonnées de couleurs. La direction, positive ou négative, définit quant à elle la couleur de l’élément graphique généré (noir ou blanc). Parce que l’événement se déroulait pendant les fêtes de fin d’année, le visiteur pouvait créer sa composition personnelle, son « œuvre » éphémère, la capturer par une photographie de la tour prise depuis une caméra positionnée à distance sur le bâtiment Dexia Pacheco et l’envoyer sous forme de carte de vœux électronique via le site Internet du projet.
Depuis, LAb[au] propose un projet artistique intitulé Who’s afraid of Red Green and Blue, un cycle de six variations lumineuses. Actuellement, et pour deux mois, s’affichent les prévisions météorologiques du lendemain. Les couleurs et les motifs géométriques reproduisent la température, la nébulosité, les précipitations et les vents du lendemain.
www.dexia-tower.com
www.lab-au.com
