L’industrie énergétique vent debout contre Bruxelles

Huit groupes européens du gaz et de l'électricité, emmenés par le patron du groupe français GDF Suez, Gérard Mestrallet, ont lancé, hier mardi, un appel solennel à l'Europe pour l'alerter de l'échec
de sa politique énergétique qui est en train de détruire une partie du secteur.

A la veille d’un Conseil européen consacré à l’énergie, Eurelectric, le lobby électrique européen y est

également allé de sa mise en garde, appelant les leaders européens à ne pas céder à la «  renationalisation des politiques énergétiques ».

Reprenant les grands axes de l’entretien de Gérard Mestrallet accordé à notre confrère Enerpresse, les industriels du secteur énergétique, rappellent qu’ils ne demandent pas des subventions, mais de la visibilité, des règles stables et homogènes en Europe, des objectifs quantifiés jusqu'en 2030 en matière de lutte contre le réchauffement climatique, explique le p-dg de GDF Suez, dans un entretien au quotidien Le Monde.

Cet appel – outre GDF Suez, il inclut notamment les allemands EON et RWE, l'italien ENI et les espagnols Iberdrola et Gas Natural Fenosa – est lancé alors que les chefs d'Etat européens se réunissent mercredi 22 mai à Bruxelles pour un sommet largement consacré à l'énergie et notamment à la facture énergétique européenne et au gaz de schiste. Les huit patrons se retrouveront mardi soir, indique le

p-dg de GDF Suez.

Pour ce dernier, la « politique européenne de l’énergie est un échec ». Le Vieux Continent a failli sur ses trois objectifs affichés : la lutte contre le réchauffement climatique, l'amélioration de la compétitivité et la sécurité d'approvisionnement.

Pour preuve, malgré la mise en place d'un marché du carbone, les émissions de CO2 du secteur énergétique sont récemment reparties à la hausse, en particulier en Allemagne. En outre, les centrales au gaz sont à l’arrêt trois jours sur quatre, alors que les centrales au charbon tournent à plein, grâce à l’effet collatéral de la baisse des prix de la houille face à la montée en puissance des gaz de schistes outre-

Atlantique.

Enfin, les aides publiques aux ENR contribuent à ajouter des surcapacités aux surcapacités, ce qui accentue le problème, insiste le patron de GDF Suez, signalant que le risque de black-out est plus présent que jamais en Europe.

Si le leader industriel a des mots durs, Eurelectric ne dit pas vraiment autre chose, estimant que « les politiques énergétiques et climatiques européennes constituent aujourd’hui une source de confusion, non

de clarté. Le cadre européen actuel est à demi européen, donc encore à demi national ; à demi fondé sur le marché, mais aussi à demi contrôlé et commandé (réglementé, en clair, ndlr) ; et parait

être à demi engagé en faveur de l’ETS. »

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