L'industrie du béton mise sur l'économie circulaire pour se rendre "E+C- compatible"

Lors de son assemblée générale, la Fédération du béton (FIB) a mis en avant deux priorités : s’inscrire dans la future règlementation "Energie positive & Réduction carbone" et dans le développement durable.

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C’est au cœur du Conseil économique social et environnemental au Palais d’Iéna de Paris, le 16 juin, que s’est tenue l’assemblée générale de la Fédération du béton (FIB).

Le cadre est plutôt officiel. C’est au cœur du Conseil économique social et environnemental au Palais d’Iéna de Paris, le 16 juin, que s’est tenue l’assemblée générale de la Fédération du béton (FIB). La thématique est un peu emphatique : « Construire et réaménager logements et infrastructures dans les territoires en relevant les problématiques de logement, d’urbanisme, d’emploi, de gestion des déchets ou de circuits courts ». Mais elle plante le décor. Le béton a plusieurs défis à relever et des innovations à proposer.

S’inscrire dans la réglementation E+C-

« La future réglementation pour les bâtiments neufs E+C- (Énergie Positive & Réduction Carbone), qui concerne tous les matériaux, connait une accélération avec le lancement par les pouvoirs publics de l’expérimentation, explique Jean-Jacques Barrault, consultant de Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB). L’Observatoire, phase expérimentale de 18 mois, mis en place par les pouvoirs publics, permet de confronter le référentiel à la réalité et consiste à déposer des projets en phase de conception ou en phase de réalisation ». Cependant, cette règlementation arrive un peu tôt !, regrette-t-il. 2018, c’est demain. Des milliers de maisons et une centaine de logements collectifs seront nécessaires pour fournir l’Observatoire et se faire une idée de la réalité économique et écologique. Aujourd’hui, entre 20 et 50 dossiers seulement ont été déposés ! La réalité économique a son importance : d’autant que pour une maison individuelle, les propriétaires, en particulier les primo-accédant sont à 1000 euros près. « Trop d’exigence tue l’exigence, scande t’il. Pour économiser 10 euros sur la facture, il va falloir investir 1 000 à 2 000 euros ! Est-ce vraiment pertinent ? ».

Innover autour de l’économie circulaire

Pour tempérer, Laurent Grall, responsable du groupe énergie carbone pour les Entreprises générales de France BTP (EGF BTP) y voit tout de même une opportunité d’innovation. "Il faudra faire preuve de beaucoup d’innovations aussi bien en terme de systèmes constructifs qu’au travers d’expérimentations autour de l’économie circulaire."

Sur 230 millions de produits issus de la déconstruction, 25 millions pourraient être réutilisés, soit l’équivalent de 2,5 carrières. De nombreux développement restent à faire en termes d’économie circulaire. Des travaux menées par le Cerib avec des industriels visent à concevoir des ouvrages faciles à déconstruire, de façon sélective pour trier et séparer les matériaux puis les recycler et les réutiliser pour d’autres emplois (comme en sous couche routière).

Exemple à l’appui, la démarche de Stefan Shankland, Marbre d’ici. Ce créateur plasticien réutilise les matériaux issus de la déconstruction pour créer une œuvre urbaine. A Ivry-sur-Seine (94), sur la place du général de Gaulle, il a ainsi réalisé une dalle de 260 m2, créée localement à partir de 10 tonnes de gravats (briques, tuiles, parpaings, pierres, moellons calcaires) issus des démolitions d’immeubles. Mélangés à du ciment et de l’eau, coulés en strates, les déchets du BTP deviennent un matériau noble à intégrer aux projets architecturaux urbains.

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