Le Creusot (Saône-et-Loire) servira de vitrine au renouveau industriel de la France, les 5 et 6 juillet prochains. Récent successeur de Caroline Cayeux à la présidence de Villes de France, le maire de Châteauroux Gil Avérous a éclairé le choix de cette ville pour la tenue du prochain congrès de l’association d’élus : « La démultiplication des réussites passe par la force de l’exemple ».
Atouts maîtres
L’élu liste les atouts des villes moyennes, pour relever le défi de la souveraineté industrielle, remise en tête des politiques publiques à la suite de la pandémie : « Bien situées sur les axes autoroutiers et ferroviaires, elles bénéficient d’un regain d’attractivité révélé par les périodes de confinement. Elles disposent d’un foncier disponible et abordable. Grâce à leur maire, elles peuvent s’appuyer sur un chef de file apte à réunir les conditions ».
Les débats que provoquera ce cheval de bataille n’effraient pas Gil Avérous : comment conjuguer sobriété foncière et redressement productif ? Quel modèle inventer pour une industrie compatible avec la transition écologique ? Ces questions inspireront les interventions au congrès du Creusot. Le président de Villes de France annonce aussi des « propositions opérationnelles », pour accélérer le processus.
Partenariat avec l’Etat
L’initiative s’inscrit dans une volonté réaffirmée de participer aux réflexions stratégiques de l’Etat sur les sujets clés : zéro artificialisation nette, quartiers prioritaires, santé, transition écologique, Europe, finances locales…
Au moment où se prépare la deuxième programmation d’Action cœur de ville, Villes de France confirme son engagement dans ce programme emblématique de son partenariat avec l’Etat, y compris pour mettre en œuvre les deux nouvelles priorités : les entrées de ville et les quartiers de gare.
Inquiétudes pour l’investissement
Mais l’enthousiasme n’empêche pas les frustrations, après le vote d’une loi de finances qui a laissé les villes moyennes sur leur faim : « Les réponses de l’Etat à la crise ne se situent pas à la hauteur des enjeux », tranche Jean-François Debat, président délégué. Conséquence : « Nous étudions des reports d’investissement qui impacteront notre capacité à accompagner l’économie dans les deux ans qui viennent », regrette le maire de Bourg-en-Bresse (Ain).

Même le Fonds vert entretient les inquiétudes du président délégué : « On attend beaucoup de cette dotation supplémentaire d’un an. Mais quand je vois l’accumulation des sujets pour lesquels on nous y renvoie, je crains un saupoudrage qui ferait presque regretter les appels à projet… C’est vous dire ! ».
Le Sénat relance la décentralisation
« Je préférerais un Etat territorial fort, face à des collectivités territoriales fortes ».
%%MEDIA:2300566%%Hôte des vœux de Villes de France, le président du Sénat Gérard Larcher a profité de la cérémonie du 10 janvier pour présenter en ces termes la proposition de loi en gestation pour relancer la décentralisation.
« S’il n’y a pas de retour à l’autonomie, les libertés locales ne signifient rien », insiste le second personnage de l’Etat.
Co-rapporteure et présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités locales et à la décentralisation, Françoise Gatel annonce l’aboutissement des consultations transpartisanes en cours pour mars ou avril.
« Nous formulerons des propositions concrètes et audacieuses, pour réarmer l’Etat dans les territoires et rendre son rôle de chef d’orchestre au préfet de département », confie-t-elle au Moniteur, avant de répéter son mantra : « L’efficacité de l’action publique jusqu’au dernier km, grâce à l’application du principe de subsidiarité ».