Pourquoi assiste-t-on à un retour de l’art dans l’espace public ?
Tout d’abord, l’art offre une résistance à la standardisation actuelle des formes urbaines, en habillant ou en animant l’espace public : c’est un moyen pour les villes concurrentes de se distinguer dans le contexte de la mondialisation. Par ailleurs, le développement d’une offre artistique hors des lieux institutionnels permet la démocratisation de l’art au sein de l’espace public. Ce double phénomène explique le retour en grâce de la commande publique dans la ville.
Quelles sont les nouvelles formes de l’art urbain ?
A côté des formes classiques comme les statuaires ou les monuments, les formes événementielles du type « festivalisation » de l’espace public se multiplient. Elles créent une parenthèse enchantée face à la marchandisation croissante de la ville : dans le quartier Antigone à Montpellier, le chorégraphe Patrice Barthès utilise la danse et la peinture au sol pour reconsidérer la perspective urbaine très monumentale. Le marquage de parcours aléatoires au sol permet de voir le cadre bâti autrement.
L’art est-il un puissant levier d’aménagement ?
Sauf exception, l’art ne produit pas de bouleversement radical de la ville. Mais l’ensemble des propositions artistiques transfigurent celle-ci par le regard : la ville n’est plus seulement perçue dans sa réalité physique, elle devient un support gratuit de créativité et de jeu. C’est le cas des Nuits blanches à Paris. L’enjeu est bien de rendre l’art accessible, y compris dans certains projets intercommunaux où l’identité collective est fragile ; il peut contribuer à imaginer et faire vivre le territoire.
