Le gouvernement espagnol va mettre en place un plan national pour les déchets urbains doté de 4,2 milliards d'euros (27,6 milliards de francs) pour la période 2000/2006. Alors que 74,4 % des déchets urbains finissent en décharge, il est prévu de fermer d'ici à 2005 la totalité des 3 700 décharges illégales. 548 millions d'euros (3,6 milliards de francs) sont affectés à cet objectif. Une somme similaire servira à la construction de nouvelles décharges et à la mise aux normes européennes des décharges autorisées.
Parmi les autres chantiers, on peut noter : 152,43 millions d'euros (1 milliard de francs) pour les opérations de prévention, 274,4 millions d'euros (1,8 milliard) pour la récupération et le recyclage, 580 millions d'euros (3,8 milliards de francs) pour la récupération des bouteilles et autres emballages, etc.
L'Espagne a produit l'an dernier 17,17 millions de t de déchets urbains, soit une moyenne de 1,2 kg par habitant. Ces dix dernières années, la production a augmenté de 70 % ! Le nouveau plan prendra en compte le principe du « pollueur-payeur », l'Etat espérant ainsi faire financer 15 % du coût des opérations. Les ministères de l'Economie et de l'Environnement travaillent à la mise au point de mesures fiscales pour inciter les entreprises à prendre en charge la gestion de leurs déchets.
Développement du marché
Selon le gouvernement, le marché de l'environnement représentera en 2002 un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros (88 milliards de francs) si la progression se poursuit au rythme actuel de 14 % par an. Le marché actuel se répartit ainsi : 29 % pour les résidus solides urbains, 30 % pour le traitement des eaux et 41 % pour les autres activités. Le ministère de l'Environnement a identifié 570 entreprises dans ce secteur d'activités qui emploie plus de 84 000 personnes.
Selon une première estimation réalisée par la revue « PuntoMarket », le marché de l'environnement en Espagne a représenté l'an dernier un chiffre d'affaires de 7,3 milliards d'euros (48 milliards de francs) réalisé par 445 entreprises. La moitié de ce marché est entre les mains d'une dizaine de grandes entreprises, le capital étranger étant présent dans 17 % de ces 445 entreprises, en particulier dans les plus importantes.
Pour l'instant, le marché de l'environnement ne représente que 1,2 % du PIB contre 1,5 % en Italie, près de 3 % aux Pays-Bas et en Allemagne et plus de 3 % en Suède.
Environnement : les premières entreprises
Groupe FCC (détenu à 27,7 % par Vivendi), CA : 6,6 milliards de francs ; plus de 15 % du marché.
Aguas de Barcelona (Agbar, filiale commune de Suez Lyonnaise des eaux et la Caixa), CA : 5,3 milliards de francs et 12 % de part de marché.
Urbaser/Dragados, CA : 2,6 milliards de francs et 6 % de part de marché.
Cespa, 2 milliards de francs et 5 % de part de marché.
