Le 5e programme pluriannuel d'intervention (PPI) de l'EPF a été adopté à l'unanimité le 29 novembre après une année de coconstruction. Quelles en sont les grandes lignes ?
Ce PPI, qui définit notre feuille de route stratégique de 2020 à 2024, réaffirme notre positionnement d'opérateur du recyclage foncier au service des territoires. Notre objectif est de concilier aménagement et sobriété foncière.
Pour cela, le nouveau PPI met plus fortement l'accent sur l'accompagnement à la redynamisation des centres-villes et centres-bourgs et sur la reconquête des friches. Malgré une baisse de nos revenus passés de 64 M€ en 2018 à 47 M€ par an en 2019, à cause de la réduction de la taxe spéciale sur les équipements publics, notre situation financière saine permet de prévoir un accompagnement à la hauteur des enjeux. Sont en effet programmés sur cinq ans plus de 420 M€ de dépenses opérationnelles, dont 238 M€ d'aides sur fonds propres. Sans ce soutien financier de l'EPF, très peu de projets de recyclage foncier verraient le jour en région !
Ces montants sont-ils équivalents à ceux du dernier PPI ?
Ils sont relativement similaires mais avec des répartitions qui devraient varier un peu puisque nous prévoyons plus de coûts de travaux (120 M€ contre 99 sur le précédent PPI) et moins d'acquisition (246 M€ contre 278). Cette baisse est notamment liée à l'évolution de la typologie des sites.
Nous acquérons en effet moins de grands sites bien placés, qui se raréfient, mais davantage de biens plus modestes, souvent de petites maisons, ce qui entraîne plus de travaux.
Nous prévoyons aussi une augmentation des coûts de gestion des sites (50 M€ contre 27 au dernier PPI).
Pourquoi ce bond des coûts de gestion ?
Ce nouveau PPI a ouvert la possibilité d'acquérir des sites spécifiques sans projets définis, par exemple en cas de dangerosité, ou de mise en place d'usage transitoire, ce qui augmentera les durées de portage. Cette nouvelle catégorie restera cependant limitée à environ 10 % de l'assiette financière, avec une prise en charge de seulement 50 % du coût des travaux, contre 80 % pour les sites ayants déjà des projets clairement établis. Le patrimoine classé par l'Unesco fonctionnera sur ce même modèle.
Quelles sont les autres nouveautés de ce PPI ?
Nous avons la volonté de réaliser plus d'expérimentations, avec un budget fléché de 3 M€. Nous avons par exemple été partenaires des maisons à 1 € à Roubaix. Nous avons aussi engagé une dynamique avec le pôle de compétences Team2 pour structurer des filières de recyclage des matériaux de déconstruction. De manière générale, nous voulons être plus pro-actifs et faire du sur-mesure pour chaque projet. Nous nous positionnons comme le couteau suisse des collectivités pour débloquer leurs friches.
Qu'entendez-vous par « faire du sur-mesure » ?
Il n'existe pas de grille de critères pour savoir à quoi une collectivité peut avoir droit. Cela peut être déstabilisant mais nous ne sommes pas un guichet d'aide. Nous ajustons notre accompagnement en fonction des besoins du territoire et des partenaires présents. Nous voyons par exemple arriver d'autres acteurs dans les cœurs de ville, ce qui nous permet d'être moins seuls ! Grâce aux cofinancements, nous réduisons nos dépenses par projet et pouvons ainsi en accompagner davantage.