L’éolien offshore : les enjeux d’une filière en construction

Deux mois avant l’attribution du second appel d’offres pour les deux parcs au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et du Tréport (Seine-Maritime), les consortiums en lice ont peaufiné leurs arguments à Nantes, lors d’un colloque national sur les énergies marines renouvelables.

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Plus de 500 professionnels ont participé au colloque national sur les énergies marines renouvelables (EMR) sur le thème de l'éolien offshore posé et flottant.

« Avec plus de 500 participants, ce colloque est un vrai succès. C’est le résultat d’une mobilisation engagée depuis 2010 pour donner naissance à une nouvelle filière industrielle qui devrait générer à terme 3500 emplois directs et indirects, se développer à l’export et générer plusieurs milliards d’euros de retombées économiques » s’est félicité Emmanuelle Bouchaud, vice-président de la région Pays de la Loire chargée de l’énergie, lors du colloque « L’éolien offshore, une filière en construction » qui s’est tenu à Nantes jeudi 13 février.

EDF et Alstom s’ancrent à Nantes

EDF Energies Nouvelles l’a bien compris et son président, Yvon André, a annoncé jeudi l’installation à Nantes du futur centre de supervision de ses parcs éoliens en mer français. « Ce centre nerveux permettra de contrôler, à distance et en continu, la performance de l'ensemble des parcs des consortiums animés par EDF Energies Nouvelles avec Alstom puisque nous avons scellé notre destin en France » explique-t-il. Installé à Bouguenais, au sud de Nantes, il emploiera entre 50 et 60 ingénieurs et techniciens  avec l’objectif de mutualiser les retours d'expériences entre les équipes d’exploitation et maintenance d'EDF Energies Nouvelles et les ingénieurs d’Alstom, qui de son côté avait déjà annoncé sa décision d’installer son Centre d'Ingénierie d'Alstom.

Premières commandes à l’export

Autre nouvelle importante pour la filière, lors du déplacement de François Hollande aux Etats-Unis, Alstom a signé avec Deepwater Wind un contrat portant sur la fourniture de 5 éoliennes en mer destinées à la ferme pilote de Block Island (30 MW). Le projet, situé au large des côtes de l’état du Rhode Island et dont la mise en service est prévue en 2016, sera un des premiers parcs éoliens en mer du pays et le premier au monde utilisant l’Haliade™ 150-6 MW, la plus grande turbine installée en mer. Les cinq éoliennes produiront environ 125 000 MWh d'électricité par an au total, permettant d’alimenter l’équivalent de plus de 17 000 foyers. Pour Jérôme Pécresse, Président d'Alstom Renewable Power, ce projet est symbolique car si les parcs éoliens français permettent de constituer les fondations d’une filière éolienne offshore, les enjeux se situent à l’export. « Ce sera le premier contrat français destiné à l'exportation dans le domaine de l'éolien en mer et les premières nacelles sortiront des usines Alstom de Saint-Nazaire dont la construction se terminera fin 2014 » a déclaré Jérôme Pécresse. « Ce contrat est aussi un signe de confiance dans notre technologie de 6 MW à entraînement direct dont on pense qu’elle va devenir le standard de demain » a-t-il ajouté en référence à la technologie concurrente d’Areva qui propose une puissance unitaire de 8 MW.

L’emploi au cœur de la bataille

Alors que le gouvernement a annoncé qu’il arrêterait en avril le choix du lauréat du deuxième appel d’offres pour les deux parcs au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et du Tréport (Seine-Maritime), les deux consortiums en lice (EDF-EN avec Alstom et GDF-Suez avec Areva) rivalisent d'arguments économiques et environnementaux pour emporter le soutien des acteurs locaux. Mais la bataille se passe également sur le front de l’emploi.

EDF EN a annoncé jeudi, vouloir créer 1.500 emplois en France avec Alstom si leur consortium remporte les deux parcs du second appel d’offres. Ils viendraient s'ajouter aux 7.000 emplois générés par les trois premiers champs d'éoliennes de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fécamp (Seine-Maritime) et Courseulles-sur-Mer (Calvados), qui leur avaient été confiés en 2012 au terme du premier appel d'offres gouvernemental.

Grand perdant du premier appel d'offres, GDF-Suez associé avec Areva entend pour sa part créer 6.000 emplois dont 1.500 directs en France le temps de la construction des deux parcs, puis à terme 500, dont 130 directs à proximité de chacun des deux pour leur maintenance.

Christophe Clergeau, premier vice-président des Pays de la Loire a annoncé que la région ferait connaître sa préférence entre les deux consortiums mi-mars. Quelle que soit la décision, les conséquences seront toujours positives pour les acteurs locaux. « Avec 200 salariés au travail chez STX France sur les activités EMR, les Pays de la Loire est d’ores-et-déjà le 1er pôle industriel EMR français » a rappelé l’élu.

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