Le marché français du matériel d’entretien des accotements de voirie (fossés, talus, haies) pèse près de la moitié du marché européen, plus d’une dizaine de constructeurs étant présents sur le territoire. Un chiffre qui s’explique par la présence d’un réseau routier très dense, une réglementation ancienne et contraignante, un besoin irrépressible de « faire propre » et de maîtriser une nature jugée parfois envahissante…
Dura lex, sed lex. L’entretien de la végétation des abords de voiries – mais également des voies ferrées et voies navigables – est une obligation pour les propriétaires privés et les gestionnaires publics. Les références se trouvent dans le code rural, le code forestier, le code de la voirie et les réglementations départementales ou municipales spécifiques. Les arguments avancés sont le maintien de la lisibilité de la route et la prévention des incendies dans les zones géographiques à risque, comme le Sud de la France ou la région des Landes. Si l’entretien manuel ou avec du petit matériel est la règle lorsque les linéaires sont réduits ou peu homogènes, la mécanisation s’est développée sur les travaux de grande ampleur pour un rendement supérieur et une sécurité plus importante pour les personnels, notamment sur les voies fréquentées.
À chaque chantier sa solution. « Le matériel d’entretien des haies et des accotements routiers a beaucoup progressé ces 10 dernières années » confie Jacques Rival, entrepreneur de l’Isère et président du SNAC, le Syndicat national des « accoroutistes ». La principale avancée est la suppression des commandes à câbles au profit des commandes électroniques, ce qui a permis une plus grande fiabilité des outils et une meilleure précision du geste. Autre progrès : la possibilité d’utiliser des bras plus sophistiqués permettant de manipuler les outils de coupe avec plus d’aisance et de les faire avancer au niveau de la cabine afin que le conducteur puisse les voir. Il existe aujourd’hui 3 grandes catégories de bras : bras simple (sans déport), bras de déport (avancée possible), bras avancé (système articulé en 3 parties pour une avancée maximale de l’accessoire). La rotation de certains bras permet également de travailler sur des talus en pente. L’association tracteur/outil de coupe doit être étudiée avec minutie pour assurer à la fois la puissance de ce dernier et la stabilité de l’ensemble. Le tracteur doit être adapté au travail de taille avec un bras latéral ce qui implique la présence d’une large vitre pour une meilleure visibilité et une adaptation de la cabine pour assurer la sécurité du conducteur (barres de protection, vitrage renforcé).
Professionnalisme obligatoire. L’offre est aujourd’hui telle que chaque professionnel peut trouver la solution la plus apte à répondre à ses besoins, à condition de bien connaître les écueils à éviter : pour cela les moins expérimentés auront tout intérêt à bien s’informer.Le syndicat des « accoroutistes » regroupe actuellement 50 entreprises spécialisées dans ce secteur et affiche sa volonté de devenir une instance reconnue auprès des professionnels et des pouvoirs publics. Il travaille en étroite collaboration avec les constructeurs et développe des formations avec des sessions ciblées au sein de l’EFDEB (École de fauchage, débroussaillage, élagage, broyage) une division de l’IFC (Institut de formation continue oléohydraulique) à Roanne. Pour un travail de qualité conciliant rentabilité économique, sécurité et gestion écologique du territoire, il faut savoir choisir le bon outil pour le bon usage et travailler avec des professionnels avertis.