Jurisprudence

L'entrepreneur ne pouvait être appelé en garantie

Conseil d'Etat 15 juillet 2004« Syndicat intercommunal d'alimentation en eau des communes de La Seyne-sur-Mer et de la région Est de Toulon » nos 235053.

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Lors de la réalisation de travaux effectués pour un syndicat intercommunal sur le réseau d'évacuation des eaux usées, divers dommages ont affecté plusieurs propriétaires privés tiers à ces travaux. Ces derniers ont mis en oeuvre la responsabilité du syndicat intercommunal qui a appelé en garantie l'entrepreneur, alors même que la réception définitive des travaux avait été prononcée.

QUESTION Un tel appel en garantie est-il possible ?

REPONSE Non. La fin des rapports contractuels entre le maître d'ouvrage et l'entrepreneur, consécutive à la réception sans réserve d'un marché de travaux publics, fait obstacle à ce que, sauf clause contractuelle contraire, l'entrepreneur soit ultérieurement appelé en garantie par le maître d'ouvrage pour des dommages dont un tiers demande réparation à ce dernier. Et cela, même si ces dommages n'étaient ni apparents ni connus à la date de la réception.

COMMENTAIRE Cet arrêt confirme la jurisprudence traditionnelle du Conseil d'Etat (CE, 4 juillet 1980, « Société Forrer », p. 307) qui avait été contestée à plusieurs reprises. A noter cependant, qu'outre le cas où l'action du tiers aurait la même cause que l'action en responsabilité décennale, la décision mentionne l'hypothèse nouvelle selon laquelle le contrat lui-même pourrait permettre d'échapper à la dureté de cette solution.

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