« L'élargissement de l'Union comporte plus d'opportunités que de menaces pour le BTP »

Un entretien avec Wilhelm Küchler, président de la FIEC

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Reconduit à la présidence de la FIEC (Fédération de l'industrie européenne de la construction), Wilhelm Küchler évoque les progrès réalisés sur les grands dossiers, ainsi que les projets et chantiers qui s'annoncent.

Vous venez d'être réélu à la tête de la FIEC. Quel bilan dressez-vous de votre précédent mandat ?

Nous avons travaillé sur plusieurs dossiers d'importance pour le BTP européen. Parmi ceux-ci, l'adoption par le Conseil et le Parlement européens des directives « marchés publics ». Il s'agit d'un compromis raisonnable. Nos demandes n'ont pas toutes été prises en compte mais nous avons réussi à apporter des améliorations. Autre exemple, la directive sur les taux de TVA réduits qui a été prolongée de deux ans, ce qui ravit les PME, en attendant une solution définitive dans le même sens.

Quels sont les principaux dossiers qui vous attendent ?

Plusieurs chantiers s'annoncent. Premièrement, la proposition de directive sur les « services », qui vise à faciliter la prestation de services en Europe. Nous avons alerté les institutions européennes sur les questions que soulève ce texte pour le secteur, surtout concernant le respect de la directive « détachement des travailleurs ». Deuxièmement, la semaine « santé et sécurité » dédiée cette année au secteur du BTP et à laquelle nous nous associons. Troisièmement, la FIEC va publier un code de bonnes pratiques pour lutter contre le travail illégal. Quatrièmement, le Livre vert de la Commission sur les partenariats public-privé (PPP), auquel nous apporterons notre contribution. Enfin, nous souhaitons faciliter la reconnaissance des qualifications entre pays européens. Nous venons ainsi de lancer un projet pilote pour la profession de maçon.

Le congrès de la FIEC vient de se tenir à Prague. Qu'en retenez-vous alors que l'Union européenne vient d'intégrer dix nouveaux Etats ?

J'ai personnellement tenu à ce que le congrès 2004 ait lieu dans un nouvel Etat de l'Union européenne. Notre congrès avait justement pour thème le marché européen du BTP après l'entrée de dix nouveaux Etats membres. Pour la FIEC elle-même, cela ne change pas grand-chose car nous n'avons pas attendu le 1er mai pour accueillir des membres de ces pays (1). M. Zdenek Klos (Tchéquie) vient d'ailleurs d'être élu vice-président au comité de direction.

Plus globalement, j'ai toujours pensé que l'élargissement comportera plus d'opportunités que de menaces pour nos entreprises. La principale inquiétude à l'Ouest réside dans la libre prestation de services et la liberté d'établissement permises par cette adhésion, la circulation des travailleurs étant très limitée pour l'instant en raison des périodes de transition imposées par les pays de la « vieille» Europe.

(1) La FIEC compte 34 fédérations membres de l'Union européenne, de Bulgarie, Suisse, Norvège, Turquie et Roumanie (27 pays).

PHOTO : Wilhelm Küchler veut donner aux fédérations des nouveaux Etats membres une place à part entière au sein de la FIEC.

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