L’effet "Réinventons" galvanise les villes moyennes

L’effet catalogue porte le rayonnement des 112 communes engagées dans « Réinventons nos cœurs de villes ». Sur ce total qui dépasse la moitié des territoires du programme gouvernemental Action cœur de ville (ACV), l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT) et le Plan urbanisme, construction et architecture (Puca) recensent 37 projets lancés, dont 11 avec des opérateurs définitivement identifiés. Le bilan d’étape dressé le 28 avril conforte les deux pilotes : Hélène Peskine, directrice du Puca, et Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme ACV.

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Réinventons nos coeurs de ville
Le bilan d'étape dressé le 28 avril encourage les promoteurs de Réinventons nos coeur de villes.

Les opérateurs nationaux partagent l’engouement avec les acteurs locaux de l’immobilier : à l’occasion d’un bilan d’étape du programme "Réinventons nos cœurs de ville" dressé le 28 avril, deux exemples l’ont démontré.

Cahors (Lot) illustre le premier cas : Icade y pilote la renaissance du palais de Via, ancienne maison d’arrêt. A Montbrison (Loire), l’appel à projets a désinhibé l’office d’HLM Loire Habitat, pour réveiller l’ancienne usine Gégé, connue pour les poupées Caroline.

Inversion des rôles

La logique d’inversion des rôles traditionnels de la commande publique prolonge la vague initiée en 2014 par Réinventer Paris, puis amplifiée dans la métropole capitale et reprise dans Imagine Angers : « Les investisseurs fixent les orientations et le programme selon leurs critères de rentabilité, puis rentrent dans une négociation de gré à gré avec les collectivités », résume Hélène Peskine, directrice du Plan urbanisme, construction et architecture (Puca).

Seule différence avec les métropoles : l’Etat accompagne les réinventeurs, tous engagés volontaires, « mais sans jamais se substituer aux collectivités », insiste Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme Action cœur de ville (ACV) de l'Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT), copilote de la démarche aux côtés du Puca. L’expertise nationale facilite l’ajustement des ambitions au marché des préfectures et sous-préfectures de la France profonde.

Ajustement au marché

« Parfois, l’élargissement des emprises permet d’atteindre la taille minimale requise par la rentabilisation des opérations ; dans d’autres cas au contraire sur des sites trop étendus, le phasage rend possible l’absorption de l’offre sur une période longue », explicite Hélène Peskine.

La question du temps a conduit certaines villes, comme Bastia, à s’initier à l’urbanisme transitoire. La diversité des réponses illustre la charge émotionnelle que font peser les friches sur la mémoire locale : « Des fermetures traumatisantes pèsent sur la capacité à se projeter dans de nouveaux usages. Une première appropriation provisoire peut ouvrir un chemin », commente Hélène Peskine.

Ferveur renouvelée

Ni les élections, ni la crise sanitaire n’ont brisé l’élan : deux nouveaux appels à projets issus de Figeac (Lot) et Libourne (Gironde) l’ont confirmé, depuis le début de l’année. Chaque mois, le « forum des solutions » entretient la flamme à travers des échanges d’expériences. 

Annoncé pour la fin mai, la seconde livraison de l’observatoire commun à l’ANCT et au conseil supérieur du notariat donnera la mesure du regain d’attractivité constaté par la directrice du Puca et le directeur du programme ACV. « La crise a amplifié l’intérêt pour Réinventons nos cœurs de ville, et l’immense succès du fonds friches renforce les moyens d’agir. D’autres projets vont sortir », promet Rollon Mouchel-Blaisot.

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