L'éclairage à LED est-il une bonne affaire ?

Les éclairages à base de LEDs coûtent plus cher que les autres technologies. Mais les défenseurs de la LED considèrent que leurs performances réelles permettent de réduire fortement les factures d'électricité et les rendent ainsi compétitives.

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Diodes électroluminescentes multicolores © DR

Aux salons Lumiville et Lumibat, qui se sont tenus à Lyon du 5 au 7 juin, les fabricants de solutions d'éclairage de bâtiments et de voiries affichaient la puissance lumineuse délivrée par leurs produits (dont l'unité est le lumen) rapportée aux watts nécessaires pour les alimenter. Ce ratio lumens par watt, indication mise en avant par les industriels, ne place pas les solutions à base de LEDs au dessus des autres technologies.

« Des lampadaires à sodium avec réflecteur peuvent, tout comme des solutions LEDs, présenter une puissance nominale de 130 lumens/Watt. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette donnée technique pour comparer. Les lampes à sodium délivrent délivrent une lumière difficile à diriger, ainsi seulement 40% du flux lumineux délivré par la source lumineuse va atteindre le sol. Alors qu'avec des LEDs, 80% du flux lumineux atteindront la voirie», précise Olivier Haas, responsable marketing urbain chez le fabricant d'éclairages à base de LEDs Switch Made. C'est pourquoi l'entreprise française de luminaires LED observe  le niveau d'éclairement lumineux au sol et la surface éclairée en fonction de la puissance électrique appelée. Dans le jargon des éclairagistes, plutôt que des lumens par Watt, elle compare des Lux par Watt et par m².

Pour Olivier Haas, les produits proposés par Switch Made sont au marché des luminaires ce que sont les « Audi dans l'automobile». «Leurs prix sont 20% plus élevés que ceux des luminaires traditionnels, mais pour obtenir le même rendu (Lux par Watt par m²) avec une lampe à sodium, il faudrait doubler la consommation d'électricité », explique Olivier Haas.

Une surface d'éclairage plus grande

SwitchMade a installé récemment une trentaine de lampadaires sur le parvis du quartier d'affaires de  La Défense. Le luminaire demandant une alimentation de  24 W permet d'éclairer (avec 11 lux) une surface de 20 mètres sur 7.  La surface éclairée par les lampadaires à LEDs étant plus importante, il est possible d'espacer plus les sources lumineuses. Au final, chez SwitchMade on considère dorénavant qu'au bout de quatre ans, on peut avoir, en prenant en compte les économies de maintenance,  un retour sur investissement.

Une espérance de vie variable

Les défenseurs de la LED mettent souvent en avant sa longévité. Elle peut fonctionner jusqu'à 50 000 heures, ce qui dans un bureau peut représenter 10 ans de fonctionnement, alors que des tubes fluocompact devront être renouvelés tous les 2 ans.

Mais la longévité d'une LED dépend pour beaucoup du système au sein duquel elle est intégrée. « Les performances des LED sont très sensibles à la chaleur. Si le système ne prévoit pas leur refroidissement, elles vont vieillir à vitesse exponentielle », indique Olivier Haas.  Chez Switch made, une pâte thermique est placée entre la led et le dissipateur de chaleur, de manière à faciliter le transfert de chaleur et donc faciliter l'évacuation des calories. Aussi, le lampadaire est percé en son centre, de manière à ce qu'un courant d'air puisse se former autour des LEDs disposées en couronne.

Un rendement global meilleur

Dans le monde du bâtiment, on se méfie encore du rendu des solutions LEDs. Pourtant, pour la température de couleur, la Led permet d'offrir tous les rendus : des pointes d'orange au blanc froid.

Joël Rispal, directeur régional des ventes chez Harvad, société proposant des solutions LED,  considère que les maitres d'ouvrage et d'œuvre ne prennent pas le temps de  comparer réellement les différentes solutions d'éclairage.

Selon lui, en comparant uniquement les lumens/Watt en puissance nominale, ils se tromperaient sur les performances réelles des produits. «Si le rendement d'un tube fluocompact en puissance nominale est le même que celui d'un système LED,  son rendement moyen, autrement dit avec des alimentations variant de 40 % à 100%, est moins bon ». Or, les éclairages intérieurs sont aujourd'hui pilotés afin de faire varier la puissance appelée en fonction de l'occupation et de la pénétration de la lumière naturelle.

Pour Joël Rispal, si les LEDs représentent encore un investissement initial plus important, à plus ou moins long terme, elles se révèlent très souvent compétitives. Ainsi, pour que les LEDs éclairent nos bâtiments et nos trottoirs, il faut que les acteurs du bâtiment prennent en compte le coût d'exploitation et se mettent à raisonner en coût global, ce qui n'est pas une mince affaire.

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