Voisin de la gare du Nord, dans le Xe arrondissement, l’hôpital Lariboisière va faire l’objet d’une importante opération de restructuration. Le 23 mars, lors d’une réunion pour les personnels et les riverains, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), maître d’ouvrage, a présenté la première phase du projet, baptisé «Nouveau Lariboisière», dont il a confié la maîtrise d’œuvre aux agences Brunet Saunier Architecture (mandataire) et Bernard Desmoulin (architecte associé).
Datant du milieu du XIXe siècle, conçu sous la forme d’un hôpital pavillonnaire, très fragmenté, l’établissement a su évoluer en exploitant aux mieux ce patrimoine mais il ne répond plus aujourd’hui aux exigences et à la réglementation d’une médecine moderne. La saturation du site ne permet pas, par exemple, de rapprocher le service des urgences de son unité d’hospitalisation de courte durée: les soignants et les patients doivent ainsi parcourir 800 m, via un souterrain, pour se rendre d’une structure à l’autre. Les blocs opératoires, l’imagerie et la réanimation sont implantés sur trois niveaux de sous-sol.
Un projet réalisé en deux phases
La première tranche prévoit la reconstruction du bâtiment Morax, la réhabilitation des peignes historiques de la frange est et la construction du bâtiment «Nouveau Lariboisière», d’une capacité de 489 lits, qui prendra place au nord-est du site. Pierre angulaire du projet, il accueillera la maternité, les différents services d’hospitalisation conventionnelle, dix-sept salles du bloc opératoire, les urgences et l’imagerie.

Hospitalier, le projet intègre aussi une dimension urbaine. A l’issue des travaux, l’hôpital sera orienté vers le nord - l’entrée principale ne s’effectuera plus rue Ambroise-Paré mais boulevard de la Chapelle- et il offrira une nouvelle façade contemporaine sur l’espace public. «Le site, ouvert et accessible, viendra prolonger l’espace urbain, en rupture avec les imposants murs d’enceinte actuels, expliquent les architectes. Volontairement apaisant grâce à de nouvelles perspectives, l’ensemble du projet l’est aussi par ses espaces paysagers et le soin apporté au traitement de la lumière».
Achèvement des travaux en 2024
Les travaux démarreront au début de 2018 par la reconstruction du bâtiment Morax. La construction du bâtiment «Nouveau Lariboisière» devrait débuter mi-2019 pour une ouverture à l’été 2022. Après cette première phase suivront la rénovation en profondeur du bâtiment Galien qui abritera l’essentiel des activités de l’hôpital Fernand-Widal (établissement du même groupe hospitalier mais situé rue du Faubourg Saint-Denis, entre les réseaux ferrés des gares du Nord et de l’Est) et la réhabilitation du reste des peignes. Les bâtiments historiques seront en effet préservés et réhabilités pour accueillir des activités ambulatoires, de recherche ou tertiaires. L’achèvement des travaux est prévu en 2024.
L’investissement total s’élève à 315 millions d’euros. Le «Nouveau Lariboisière» représente la première pierre de la stratégie de l’AP-HP pour rééquilibrer et moderniser l’offre de soins hospitaliers du nord de la capitale. La construction du futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) qui regroupera les hôpitaux Bichat et Beaujon, en constituera la seconde.
Reconstruction du bâtiment Morax: lancement des travaux au 1er trimestre 2018 et ouverture au 1er trimestre 2019
Construction du bâtiment Nouveau Lariboisière: lancement des travaux mi-2019 et ouverture à l’été 2022
Réhabilitation du bâtiment Galien: lancement des travaux en 2022 et ouverture en 2024
Réhabilitation des peignes historiques: d’ici 2022 puis 2024 pour ceux de la frange Est, d’ici 2024 pour les autres.
- 610 lits dont 489 dans le nouveau bâtiment
- 65 places de jour
- des unités d’hospitalisation de 28 chambres individuelles
- 17 salles d’opération
- 51 500 m2 dont 43 200 m2 construits et 8 300 m2 restructurés
- 315 M€ d’investissement, équipements et systèmes d’information inclus