La domotique, dont on se plaît à voir les déboires dans certains films, n’est pas celle qui demain constituera l’essentiel du marché en France. Dans la vraie vie, et depuis de nombreuses années, les leaders de l’installation électrique tels que Legrand ou Hager peinaient à développer leurs ventes. Hormis quelques réalisations parisiennes plutôt branchées ou de luxueuses résidences dans le sud, il faut bien se rendre à l’évidence : le marché reste atone. Les acteurs rêvaient chaque nuit de l’analogie entre bâtiment et automobile : qui aujourd’hui accepterait d’acheter une voiture neuve sans vitres électriques, ni fermetures centralisées des portes, ni direction assistée, ni climatisation ? Dans l’habitat, même de standing, ce niveau d’équipement fait encore défaut aujourd’hui. Pourtant, il y a fort à parier sur une évolution imminente.
Cinq leviers pour décoller
La convergence de cinq phénomènes laisse penser que la domotique est en train de prendre une place concrète dans le bâtiment. Premier d’entre eux, la technologie des solutions proposées (voir plus loin) devient plus simple pour l’installateur comme pour l’utilisateur. Le développement d’offres radio participe de cette tendance. La notion « d’appareillage intelligent » contribue aussi à démythifier la domotique.
Ensuite le rajeunissement des professionnels en charge de l’installation, voire de l’intégration, induit un mouvement plus naturel vers les technologies numériques et leur paramétrage. Il est aussi plus facile de convaincre un client lorsque l’on est soi-même à l’aise avec la solution proposée. L’utilisateur de son côté a, lui aussi, progressé dans la maîtrise des interfaces : ordinateur, smartphone, télécommandes multiples à écran font désormais partie de son quotidien. Ces interfaces ont pris pour lui un caractère ludique et ne font plus figure d’objets anxiogènes au fonctionnement délicat.
Quatrième levier : la performance énergétique. L’arrivée de la réglementation thermique version 2012 et la prise en compte du rôle des parois vitrées, de la ventilation, de l’apport de chaleur des éclairages dans le confort thermique amène le souhait de vouloir les contrôler de façon centralisée. D’où l’intégration de la gestion des volets et des occultations, de la ventilation (dans la mesure où évolueraient les textes réglementaires), de l’éclairage ou encore l’anticipation du coût variable de l’électricité. Autre point important, le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite (voir page suivante) va susciter un besoin accru de solution d’assistance automatiques et ergonomiques. Une vraie mouche du coche.
